Dans une journée déjà marquée par des tensions profondes, la ville de Goma, au Nord-Kivu, a été le théâtre d’une évasion massive à la prison centrale de Munzenze. Ce lundi matin, presque 4 400 prisonniers se sont échappés, laissant derrière eux un établissement partiellement incendié. Parmi les pertes tragiques, on compte une dizaine de détenus décédés, y compris des femmes et un nourrisson qui accompagnait sa mère. Cette évasion est sans précédent dans l’histoire récente de la région.

Selon des sources pénitentiaires, cet acte s’inscrit dans un contexte d’escalade sécuritaire à Goma. Les conditions précises ayant permis une telle fuite restent floues, bien que les regards se tournent vers la recrudescence des violences dans la région. Les groupes armés, à commencer par le M23, continuent de déstabiliser le Nord-Kivu. Ce mouvement rebelle, soutenu par des forces étrangères, notamment l’armée rwandaise, revendique depuis ce matin le contrôle de la ville, ce qui a exacerbé un climat déjà explosif.

Tandis qu’une partie de la population fuit les zones de conflit, des informations locales signalent également des pillages massifs à l’aéroport de Goma et dans plusieurs quartiers de la ville. Les rebelles ont été aperçus dans certains secteurs stratégiques, provoquant une panique généralisée. La situation, qualifiée par certains comme « hors de contrôle », met en lumière les défis constants auxquels est confrontée la sécurité à Goma.

Que doit-on prévoir, alors que l’autorité de l’État peine à s’imposer dans ce contexte troublé ? L’évasion massive de Munzenze n’est que le symptôme d’un problème bien plus vaste : l’incapacité des institutions congolaises à gérer une crise de sécurité de plus en plus complexe. Le gouvernement, sous pression internationale, sera-t-il en mesure d’assurer la protection de sa population ?

Cet événement soulève aussi des questions sur les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires en République Démocratique du Congo. Les prisons, souvent surpeuplées et mal entretenues, deviennent des terrains fertiles pour des incidents d’une telle ampleur. Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude, la population de Goma, elle, vit dans l’urgence et l’angoisse, espérant un retour à la stabilité dans une région marquée par des décennies de conflit.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net