Le calme semble renaître à Bolobo, dans la province du Maï-Ndombe, après des affrontements violents ayant opposé les communautés Teke et Banunu vendredi dernier, 24 janvier. Ces tensions, déclenchées par une controverse autour de l’installation d’un chef coutumier Teke au sein de la cité, ont fait un mort et quatre blessés graves. Cet incident met une fois de plus en lumière les défis liés à la cohabitation pacifique en République démocratique du Congo.
Les violences ont débuté lorsque la communauté Banunu s’est farouchement opposée à la désignation d’un chef issu des Teke, communauté traditionnellement implantée à Bolobo. Les armes à feu de calibre 12 et des armes blanches ont été utilisées au cours de ces affrontements, laissant un bilan tragique. L’intervention musclée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la police a permis de rétablir l’ordre en désarmant les protagonistes et en récupérant les armes utilisées.
Cette crise a également été marquée par des accusations mutuelles entre leaders communautaires. Le chef de la chefferie des Bateke-Nord, Bongubu Cyprien, a attribué les troubles aux partisans du député national Etibako Edindiko, membre de la communauté Banunu. Selon lui, ces derniers auraient manipulé la contestation pour s’opposer à l’installation de l’autorité Teke, qu’il juge pourtant légitime dans cette zone relevant de sa chefferie. De son côté, le député a vivement réfuté ces accusations, dénonçant ce qu’il considère être une campagne de désinformation motivée par des agendas politiques cachés.
Pour sa part, le gouverneur de la province, Lebon Nkoso Kevani, a salué le retour au calme grâce à l’intervention des forces de sécurité. Cependant, cet épisode inquiétant illustre les tensions latentes qui traversent les relations intercommunautaires dans une région déjà fragilisée par des défis socio-économiques et politiques. Pendant que Bolobo tente de retrouver sa sérénité, cette situation appelle à des réflexions sur les mécanismes de prévention de conflits similaires à travers le pays.
La République démocratique du Congo fait face à des crises localisées mais dont les retentissements soulignent les enjeux de gouvernance traditionnelle et les fragilités des relations ethniques. Quelle sera la prochaine étape pour solidifier la paix à long terme ? La réconciliation devient impérative pour éviter que ce type d’incidents ne se reproduise dans d’autres territoires. Tandis que le calme revient à Bolobo, cette situation demeure un appel pressant pour des mesures durables en faveur de la coexistence pacifique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
