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ONU : La session d’urgence sur la RDC, entre espoir et défis

Le Conseil de sécurité de l’ONU, connu pour ses interventions dans les crises internationales les plus graves, a convoqué ce dimanche 26 janvier 2025 une session extraordinaire pour débattre de l’aggravation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC). Si cet acte marque une reconnaissance de l’urgence, il reste à se demander quels résultats tangibles peuvent en découler.

L’histoire des interventions de l’ONU rappelle des précédents marquants : en 1990, la résolution 660 condamnait fermement l’invasion irakienne du Koweït, et en 2010, le Conseil déplorait l’usage illicite de la force lors de l’attaque d’un convoi humanitaire par Israël. Mais, qu’en est-il de la RDC ? Depuis des décennies, les appels répétés à l’arrêt des hostilités dans l’Est du pays peinent à se transformer en actions. Cette session, comme les précédentes, intervient dans un contexte où les preuves de l’influence rwandaise sur le sol congolais accentuent les tensions.

Pour beaucoup, trois points essentiels pourraient émerger de cette réunion. Tout d’abord, la réaffirmation de la souveraineté de la RDC et le respect de ses frontières restent cruciaux. Le concept de « souveraineté territoriale », clef du droit international, stipule qu’aucun État ne peut envahir ou occuper le territoire d’un autre sans justification légale. Or, les incursions et prétentions rwandaises sur le Nord et le Sud-Kivu, souvent justifiées par des mythes historiques autour d’un « grand Rwanda », mettent à mal cet équilibre. La communauté internationale doit agir pour affirmer le droit au respect des frontières congolaises, un pilier des relations entre États.

Ensuite, la reconnaissance franche de l’agression rwandaise semble imminente. L’occupation militaire de régions entières par les forces armées rwandaises, bien documentée, constitue selon les standards internationaux, un cas de menace grave à la paix. Pourtant, le dilemme semble toujours être le même : mal nommer cette réalité revient à perpétuer l’instabilité. Le Conseil sera-t-il capable de dépasser les ambiguïtés diplomatiques pour appeler les actions du Rwanda par leur nom ?

Enfin, une véritable solution à cette crise passe nécessairement par un départ immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises du territoire congolais, comme stipulé dans de multiples accords et résolutions internationales. Le Processus de Luanda, bien qu’introduisant des pistes de dialogue entre les deux nations, demeure bloqué face aux positions irréconciliables des parties. Le Conseil de sécurité pourrait débloquer cette impasse en imposant des mesures contraignantes pour assurer ce retrait.

Cette session extraordinaire de l’ONU s’annonce donc cruciale. Elle est un moment de lumière pour mettre fin à des décennies de souffrances infligées au peuple congolais. Mais à la lumière se mêle une ombre épaisse : celle des grandes puissances et leurs intérêts économiques au Congo, qui pourraient détourner cette initiative. Goma, ville stratégique, reste sous la menace d’occupation, exacerbé par le silence coupable de la communauté internationale face à un conflit à forts enjeux stratégiques.

Pour la RDC, une fois encore, l’espoir s’accroche à une institution censée défendre le droit et la sécurité internationale. Cette session pourrait enfin engager un tournant décisif dans la gestion de la crise humanitaire et sécuritaire qui secoue l’Est de ce géant africain.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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