Dans un contexte marqué par une instabilité grandissante, tous les sites de déplacés des groupements de Kibati et Munigi, situés à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, au Nord-Kivu, se sont vidés de leurs populations. Cette situation dramatique résulte des affrontements violents opposant les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par l’armée rwandaise, aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés. Les coups de feu incessants et l’intensité des combats ont suscité une vague de panique parmi les habitants.

Théo Musekura, président des déplacés dans la zone, décrit une scène de chaos. « Tous les déplacés, pris de panique, fuient à présent car les crépitements de balles sont intenses. Ils jugent bon de se diriger vers Goma. Tout Kanyaruchinya se vide vers Goma », relate-t-il avec une inquiétude palpable. Les routes en direction de Goma sont désormais envahies de familles cherchant désespérément refuge, souvent sans ressources et démunies face à cette crise humanitaire grandissante.

En appelant à une action immédiate, Théo Musekura lance un cri d’alarme en direction des autorités et des organisations humanitaires. « Je demande aux ONG humanitaires et à notre gouvernement de nous aider pour orienter les déplacés, les installer dans des écoles ou des églises pour leur éviter des accidents ou la perte d’enfants, » déclare-t-il, soulignant les risques accrus d’incidents tragiques dans ce mouvement de masse désordonné.

Cette nouvelle vague de déplacements accentue une situation humanitaire déjà critique dans la région. Les infrastructures à Goma, déjà saturées par les vagues de déplacements antérieures, sont mises sous une pression extrême. La question reste: comment répondre aux besoins croissants des populations déplacées tout en garantissant leur sécurité dans un contexte d’insécurité prolongée?

Les affrontements à Nyiragongo révèlent non seulement les failles de la sécurité en RDC mais interrogent aussi sur les moyens à disposition pour gérer ces crises répétées. Alors que les regards se tournent vers Goma, des solutions d’accueil durables et une meilleure coordination des acteurs humanitaires deviennent plus urgentes que jamais. L’avenir des déplacés réside maintenant entre les mains des décideurs politiques et des organisations humanitaires, capables de transformer cette crise en opportunité pour reconstruire et protéger ces populations vulnérables.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net