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Nord-Kivu : 200 000 déplacés face à une crise humanitaire alarmante

Plus de 200 000 personnes déplacées, voilà le lourd bilan humanitaire que le Grand Nord, dans la province du Nord-Kivu, traîne depuis le mois de juin 2024. Selon Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire résident et coordinateur des opérations humanitaires en RDC, la situation ne cesse de se détériorer, au point d’inquiéter considérablement la communauté humanitaire. Ce constat accablant a été partagé lors de sa visite à Beni, le mercredi 22 janvier.

Ces déplacements massifs résultent, selon M. Lemarquis, des assauts conjugués du groupe armé M23 et de l’activisme persistant des milices ADF. Le tableau dessiné par les chiffres est d’autant plus sombre : autour de Lubero, on estime que 200 000 personnes ont été nouvellement déplacées, dont 80% ont trouvé refuge au sein des familles d’accueil. Une solidarité communautaire admirable qui masque néanmoins une réalité préoccupante pour les 20% restants, forcés de vivre dans des infrastructures collectives souvent précaires telles que des écoles ou des églises.

L’accès humanitaire, pourtant crucial pour les populations vulnérables, est rendu presque impossible par l’insécurité omniprésente et par l’absence de routes praticables. Cette situation aggrave la précarité des déplacés, laissant nombre d’entre eux sans recours immédiat face à leurs besoins essentiels. « Il y a beaucoup de travail à faire pour améliorer les sites où se trouvent ceux qui ne peuvent pas être hébergés par des familles. Les infrastructures comme les écoles et les églises ne doivent pas être leur seule option, » a souligné Bruno Lemarquis.

Alors que la crise humanitaire s’intensifie, les solutions tardent. D’un côté, M. Lemarquis plaide pour une réponse politique déterminée qui s’attaquerait aux racines des conflits. De l’autre, il appelle à un renforcement de la présence militaire pour stabiliser durablement la zone. Selon lui, une demande récurrente des acteurs humanitaires reste l’augmentation de la sécurité par l’État : « Les troupes doivent être redéployées vers les lignes de front pour combler les vides sécuritaires, ce qui limiterait les agissements des groupes armés comme les ADF. »

Cette région, déjà sous tension, continue de subir les conséquences d’une insécurité persistante, illustrant l’urgence d’une mobilisation coordonnée entre acteurs humanitaires, politiques et sécuritaires. En attendant, les populations déplacées du Nord-Kivu demeurent les premières victimes de cette tragédie sans fin.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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