À Bandundu, un nouveau scandale foncier agite la capitale provinciale du Kwilu, où une parcelle appartenant à la Régie des Voies Aériennes (RVA) est au cœur d’une tentative d’appropriation illégale. Située à seulement 200 mètres de la piste d’atterrissage, cette parcelle stratégique soulève bien des questions, sans pour autant apporter de réponses claires, depuis plus d’une semaine. La pression sur ce site, déjà marqué par un crash aérien fatal ayant coûté la vie à deux personnes il y a quelques années, semble monter crescendo.
Dans une déclaration ferme, le commandant de la RVA à Bandundu, Portace Makolo, a dénoncé cette situation troublante et alerté les autorités locales. « Nous avons découvert des pancartes plantées en plein milieu de la concession aéroportuaire, alors que notre propre signalisation était déjà en place. J’ai immédiatement alerté les autorités compétentes. Je demande à ma hiérarchie de saisir le ministre de la Justice pour qu’une enquête soit ouverte et que les responsables soient traduits en justice, » a-t-il déclaré. Non content de ce signalement, il souligne que des matériaux de construction continuent d’être déposés clandestinement sur le site, de manière quasi nocturne, révélant ainsi une volonté manifeste d’occuper illicitement l’espace.
« La nuit, ils viennent déposer des matériaux. Récemment, on m’a informé qu’ils ont encore apporté des moellons. Ils persistent dans leur volonté de construire, mais le titre foncier est clair : ces actions sont illégales et doivent être stoppées, » a ajouté Portace Makolo, visiblement déterminé à empêcher cette spoliation en zone sensible. Il en appelle à une intervention rapide et décisive des autorités nationales pour protéger la concession et prévenir de possibles escalades.
Ce terrain, bien que marqué par une tragédie, attire l’attention en raison de son emplacement stratégique. Il est bordé par des institutions clés telles que la Banque Centrale du Congo, le parquet général et le cabinet du vice-gouverneur, renforçant ainsi son intérêt machiavélique pour certains. Si la question des intérêts en jeu reste en suspens, il est néanmoins impératif que la lumière soit faite sur cette tentative illégale de spoliation, un phénomène malheureusement récurrent dans certaines régions de la République Démocratique du Congo.
Alors, à qui profite ce désordre ? Le silence des coupables, allié à une action limitée des autorités, pourrait traduire une tendance dangereuse qui érode la confiance dans les institutions publiques de la RDC. L’urgence d’une action judiciaire devient donc indéniable, non seulement pour préserver cette parcelle, mais aussi pour envoyer un signal fort contre l’impunité croissante qui gangrène le secteur foncier au Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd