Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a tiré la sonnette d’alarme sur la crise intercommunautaire qui perdure dans la province de la Tshopo, en République démocratique du Congo. Depuis février 2023, la tension entre les communautés Mbole et Lengola, marquée par des violations massives des droits de l’homme, a plongé la région dans une instabilité préoccupante.
Au cœur de ce conflit se trouve un désaccord autour d’une concession de 4 000 hectares octroyée à la société agropastorale CAP-Congo, située dans la commune de Lubunga. Ce litige foncier a été le catalyseur d’affrontements sanglants, provoquant la mort de 303 civils et le déplacement de plus de 107 000 personnes, désormais contraintes de vivre dans des sites précaires à Kisangani et dans les alentours. Ces déplacés vivent dans des conditions déplorables, aggravées par un accès limité à des ressources de base.
Les rapports du BCNUDH font état d’exactions inhumaines telles que des exécutions sommaires, des traitements cruels et dégradants, ainsi que des enlèvements. S’ajoutent à cela des pillages systématiques qui rendent la vie dans cette région encore plus difficile. Ces événements, s’ils ne sont pas rapidement maîtrisés, menacent davantage la stabilité déjà fragile de la province de la Tshopo.
Une cérémonie coutumière de réconciliation est prévue pour le 27 janvier dans la localité d’Osio, un geste symbolique visant à apaiser les tensions entre les Mbole et Lengola. Toutefois, le Bureau conjoint appelle le gouvernement congolais à prendre des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes profondes de cette crise, notamment la question foncière et les différends ethniques.
La situation dans la Tshopo reflète une tendance plus large en RDC, où les conflits interethniques et les litiges fonciers sont souvent à l’origine de violences prolongées. Face à ces défis, les autorités congolaises doivent agir rapidement pour prévenir l’escalade de ces tensions et rétablir une coexistence pacifique. Sans une intervention immédiate, le coût humain risque d’être encore plus lourd pour une République démocratique du Congo déjà éprouvée par diverses crises.
Alors que la date du 27 janvier approche, tous les regards sont tournés vers Osio et sur la potentielle efficacité de cette cérémonie de réconciliation. Cette initiative sera-t-elle suffisante pour ramener la paix dans cette région déchirée ? Seul le temps le dira.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net