La situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de monopoliser l’actualité nationale, suscitant analyse et préoccupations dans les médias congolais. Ce mardi 14 janvier 2025, plusieurs revues de presse rapportent les récentes déclarations de l’armée congolaise qui affirme maintenir un contrôle total sur la cité de Sake, ciblée par les ambitions du Rwanda et du mouvement armé M23. Cette annonce, émise par le colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu, vise à contrecarrer ce qu’il qualifie de « propagande » diffuse venant de ces deux entités. La cité de Goma, un point stratégique majeur de la région, est, selon le colonel, également sécurisée et hors de portée de l’ennemi.
Par ailleurs, un calme relatif a été observé lundi, 13 janvier, sur les lignes de combat dans le territoire de Masisi, après une journée dominicale intense où les Forces armées de la RDC, soutenues par les Wazalendo, ont lancé des offensives sur divers axes et positions stratégiques autour de Sake. Cette dynamique offensive s’inscrit dans une volonté manifeste de répousser durablement les assauts des forces hostiles, témoignant de la résilience et de l’engagement des FARDC et de leurs alliés pour protéger la souveraineté nationale.
Dans un contexte complexe de communication de guerre, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a pointé du doigt le rôle du Rwanda dans une « vaste campagne de désinformation » orchestrée à travers des faux comptes sur les réseaux sociaux. Ces actions, selon Muyaya, visent à noyer les faits sous un flot de manipulations, rendant les véritables enjeux de cette crise encore plus obscurs. Cette dénonciation s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre les activités déstabilisatrices du Rwanda par un prisme militaire, diplomatique, économique, judiciaire et médiatique, comme l’a également souligné le porte-parole du gouvernement à Mediacongo.net.
Dans le groupement Kibati, situé dans le territoire de Nyiragongo, la société civile a tiré la sonnette d’alarme, rapportant des frappes aériennes imputées au Rwanda sur des sites accueillant des déplacés. Ces attaques, qualifiées de stratégiques par cette structure citoyenne, viseraient à alimenter la panique chez la population civile pour faciliter de nouvelles offensives après leurs pertes sur le front militaire.
En parallèle, la polémique enfle suite à la suspension pour 90 jours de la diffusion d’Al Jazeera en RDC, une décision prise par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). La chaîne qatarie est reprochée pour avoir diffusé une interview non contradictoire de Bertrand Bisimwa, leader du M23, le 1er janvier 2025. Le CSAC juge que ce contenu, jugé subversif et en violation des lois locales, porte atteinte à la sécurité et à l’ordre public. Cette décision vient renforcer la position des autorités congolaises déterminées à protéger les institutions nationales contre toute tentative de manipulation étrangère.
Avec une mobilisation accrue tant sur le terrain militaire que dans l’espace médiatique, la RDC semble vouloir réaffirmer sa souveraineté et contrer les tentatives de déstabilisation venues de l’extérieur. La situation demeure néanmoins tendue, et les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour l’avenir de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net