Dans un contexte déjà tendu dans la région frontalière entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République Centrafricaine (RCA), un déplacement massif de populations centrafricaines soulève de nouvelles préoccupations sécuritaires. Selon Isaac Pelendo, administrateur du territoire de Bosobolo, ce sont 6 109 Centrafricains qui ont traversé la rivière Ubangi pour trouver refuge dans plusieurs localités congolaises. La raison de cet afflux ? Les violents combats opposant depuis le 24 décembre 2024 les rebelles de la Séléka aux forces armées centrafricaines (FACA).

Ces réfugiés, fuyant une situation qui s’est encore envenimée après la mort d’un chef rebelle de la Séléka, ont envahi les localités congolaises de Dama et Mala dans le groupement Gobu, ainsi que Longbanda, Muru Yalekota, Gbando, Bandas et Kilimoto dans le groupement Togbo. L’annonce de représailles par les rebelles a déclenché une paniquée massive parmi les populations civiles, forçant les FACA à conseiller à la population de fuir pour éviter des représailles imminentes.

Malgré cet exode sans précédent, Isaac Pelendo rassure sur l’état actuel de la sécurité : « Les FARDC surveillent la frontière à partir de laquelle les Centrafricains traversent pour rejoindre la RDC. La situation est globalement calme malgré l’afflux des Centrafricains dans les six localités. » Toutefois, la pression exercée sur les infrastructures locales et les éventuels risques sécuritaires ne doivent pas être sous-estimés.

Cette situation met en lumière les défis continus auxquels la RDC est confrontée en raison de son voisinage avec des pays en proie à des troubles sécuritaires. Que cela signifie-t-il pour l’avenir de la stabilité régionale ? Qui pour prendre en charge ces populations déracinées, déjà vulnérables, dans un contexte où les ressources locales sont limitées ? L’empressement des rebelles de la Séléka à venger la mort de leur leader pourrait étendre cette escalade de violence jusque dans les localités congolaises qui abritent désormais ces réfugiés.

Face à cette crise transfrontalière, des appels à une mobilisation régionale et internationale sont nécessaires pour protéger ces populations vulnérables et garantir la paix, tant du côté centrafricain que congolais. L’urgence humanitaire combinée à une menace de sécurité demande une réponse immédiate, tant au niveau local que global. Cet événement vient rappeler une fois de plus la complexité des enjeux sécuritaires auxquels la région doit constamment faire face.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd