Le territoire de Dungu, situé dans la province du Haut-Uele en République Démocratique du Congo, a été secoué par de graves hostilités ce week-end dans la localité de Sambia. Constant Lungagbe Mbatanadu, chef de la chefferie Wando, condamne fermement cet assaut et exprime sa profonde inquiétude face à l’aggravation de la situation déjà fragile. Cet incident, opposant l’entité de Sambia à celle d’Akua, située à Logo Ogambi (territoire de Faradje), s’est soldé par un lourd bilan de quatre morts et la destruction de plusieurs biens publics et domiciles.

Selon M. Lungagbe, ce différend lié à des problèmes de limites entre les deux communautés aurait pu être évité. Il regrette que, malgré des démarches officielles auprès des autorités, les violences aient éclaté avant toute décision officielle. «Nous sommes agressés par nos voisins. Samedi, la population de Sambia a observé ma ligne de conduite et personne n’a cédé aux actes de provocation», a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les autorités compétentes avaient déjà été saisies et que des experts avaient récemment effectué des études sur le terrain.

Les agresseurs auraient utilisé des armes blanches et des armes à feu, menant à la mort de quatre personnes, dont trois appartenant à la communauté Zande et une du côté Logo. Des actes de vandalisme, incluant l’incendie de maisons appartenant à des chefs locaux et d’autres leaders, ont également été signalés. Lungagbe dénonce une insurrection flagrante, rappelant que «nul n’est censé se faire justice dans un État de droit».

Face à cette situation critique, l’autorité coutumière appelle à la retenue et mise sur une résolution pacifique. «Je préfère me taire et laisser la décision entre les mains des autorités. Nous devons travailler avec loyauté en respectant les lois de la République», a-t-il déclaré. Cette position reflète une volonté de préserver la cohabitation pacifique entre Sambia et Akua, autrefois caractéristique de ces deux communautés.

Dimanche dernier, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été déployées pour rétablir l’ordre et une accalmie semble s’installer dans la région. Cependant, le souvenir des violences et le lourd tribut humain et matériel restent dans les mémoires. Les leaders politico-administratifs de la région n’ont pas tardé à réagir, multipliant appels à la paix et messages d’unité. Ces voix, empreintes de sagesse, espèrent ramener les deux peuples à ce «vivre ensemble» dont ils se réclament.

Alors que la situation à Sambia reste fragile, cet événement illustre une fois de plus les défis sécuritaires et les tensions foncières qui persistent en République Démocratique du Congo. Plus que jamais, l’application des lois et des décisions hiérarchiques semble cruciale pour éviter que ce type de tragédie ne se reproduise.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd