Un rapport explosif du groupe d’experts des Nations Unies soulève des préoccupations majeures concernant l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dévoilé ce mercredi, ce document révèle une chaîne de commandement inquiétante entre des autorités politico-militaires rwandaises, le général Sultani Makenga, leader militaire du Mouvement du 23 mars (M23), et Corneille Nangaa, chef de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Selon ce rapport accablant, depuis avril 2024, le M23, avec l’appui stratégique des Forces de défense rwandaises (RDF), a intensifié son expansion territoriale dans l’Est du pays en dépit des accords de cessez-le-feu. Ces manœuvres traduisent une stratégie claire de contrôle prolongé et d’exploitation systématique des territoires conquis, affirme le document onusien.
Figures clés de cette opération, Sultani Makenga conserve le commandement militaire du M23 tout en recevant un soutien technique et logistique directement attribué à la RDF et aux services de renseignement rwandais. Parallèlement, Corneille Nangaa, dirigeant de l’AFC, coordonne étroitement avec cette ancienne rébellion, bien qu’elle demeure officiellement un groupe distinct. « L’AFC dépend de l’autorisation de Makenga pour conduire ses opérations », précise le rapport.
Le document met également en lumière les campagnes conjointes de recrutement et de structuration menées par la coalition AFC-M23. Ces activités ciblent des groupes armés locaux opérant dans les provinces troublées de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Réunions stratégiques, recrutement actif et mise en place d’administrations parallèles sont autant de tactiques dénoncées dans ce rapport. Cette coalition n’hésite pas à convoquer des figures emblématiques et controversées, telles que René Abandi et Jean-Marie Runiga, pourtant sous le coup de sanctions internationales, pour consolider son réseau d’alliances et asseoir son influence.
Ces révélations mettent en évidence une volonté manifeste de remodeler le paysage politique et militaire congolais. Alors que les tensions régionales s’intensifient, ces manœuvres jettent une ombre inquiétante sur les efforts de pacification dans l’Est de la RDC. Tandis que la communauté internationale étudie ce rapport, une question cruciale s’impose : comment protéger les populations civiles et rétablir une stabilité durable face à de tels défis?
Dans un contexte de tensions déjà exacerbées par d’autres crises régionales, ce rapport ajoute une couche supplémentaire à la complexité des troubles en RDC, tout en posant la question de la responsabilité des acteurs régionaux et internationaux dans la quête de solutions viables au conflit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd