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RDC : Vers une reprise des exécutions ? Amnesty sonne l’alarme

Amnesty International interpelle fermement les autorités congolaises sur des transferts inquiétants de prisonniers condamnés à mort vers la prison de haute sécurité d’Angenga, située dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision suscite des préoccupations croissantes quant à une possible reprise des exécutions massives dans le pays, suspendues depuis plus de deux décennies.

L’organisation de défense des droits de l’homme, par la voix de Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a exprimé ses craintes face à un éventuel retour à la peine capitale. Cette dernière a déclaré : « L’annonce de ces transferts est absolument consternante. Nous craignons des exécutions imminentes, dans un contexte de manque d’informations fiables sur le statut des condamnés. » Selon Amnesty, les conditions de détention dans la prison d’Angenga sont particulièrement préoccupantes, rappelant que de nombreux détenus y sont morts par le passé de faim et de maladies.

Le 5 janvier, le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a confirmé le transfert d’une centaine de prisonniers, pour la plupart qualifiés de « bandits urbains » ou « Kuluna », depuis Kinshasa vers cette prison de haute sécurité. Selon lui, ces actions s’inscrivent dans un objectif de renforcement de la sécurité urbaine et de lutte contre le banditisme, tout en affirmant que les lois congolaises autorisent la peine capitale. En mars 2024, la RDC avait officiellement annoncé la reprise des exécutions, marquant ainsi la fin d’un moratoire de plus de vingt ans. Depuis, les condamnations à mort, souvent prononcées par des tribunaux militaires, ont considérablement augmenté, frappant principalement des membres présumés de gangs et de groupes armés.

Amnesty International s’est vivement opposée à cette politique, insistant sur le fait que la peine de mort n’est pas une solution efficace pour réduire la criminalité. L’organisation a appelé au respect des droits fondamentaux des détenus et a exhorté le Parlement congolais à adopter un moratoire immédiat en vue de l’abolition totale de la peine capitale en RDC. En parallèle, elle demande à ce que les prisonniers transférés bénéficient d’une procédure équitable et d’un accès garanti à leurs avocats, familles et aux organisations de défense des droits humains.

Outre ces transferts, Constant Mutamba a également annoncé de nouvelles infrastructures pénitentiaires, avec la construction prochaine d’une prison centrale à Kinshasa d’une capacité de 20 000 détenus, ainsi que des établissements similaires à Kisangani, Goma, Bukavu et Sake. Ces efforts visent à désengorger les prisons existantes et à améliorer les conditions carcérales, une préoccupation urgente après de tragiques incidents survenus à la prison de Makala en 2024.

Alors que la RDC fait face à des tensions croissantes à l’échelle nationale, cette annonce soulève des interrogations sur l’équilibre entre maintien de l’ordre et respect des droits fondamentaux. L’avenir de la peine de mort en République démocratique du Congo, dans un contexte où les droits de l’homme sont sous pression, reste une question brûlante pour les décideurs et la communauté internationale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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