Le tribunal militaire de garnison de Kalemie, dans la province du Tanganyika, a entamé ce lundi 6 janvier un procès en flagrance qui suscite un vif intérêt dans cette localité de la République démocratique du Congo. Huit présumés bandits armés, parmi lesquels trois femmes, comparaissent pour des accusations graves allant de vol armé à l’association de malfaiteurs, en passant par la détention illégale d’armes et de munitions de guerre.
Lors de cette première audience tenue à la place Maendeleo de Kalemie, les prévenus ont été soumis à une séance d’identification. Le ministère public, chargé de la poursuite, a présenté devant le tribunal des éléments saisis lors de leur arrestation : deux armes à feu, de nombreuses munitions et une tenue militaire. Selon les investigations, ces suspects auraient mené des opérations criminelles à deux reprises dans les rues de Kalemie, plongeant la ville dans un climat d’insécurité palpable.
L’un des aspects frappants de cette affaire est l’identité des prévenus. Le chef présumé du groupe, Sinaï Mwamba, a été identifié comme un ancien membre du groupe d’autodéfense Bishambuke, connu pour ses activités dans le territoire de Kalemie. Un autre prévenu a quant à lui affirmé appartenir au mouvement Wazalendo, une autre formation énigmatique aux ramifications locales. Ces individus sont également les mêmes que la police avait présentés au gouverneur de la province du Tanganyika le 30 décembre dernier, multipliant les interrogations quant à la gestion des défis sécuritaires de la région.
Les déclarations lors de l’audience ont révélé que ce groupe n’est qu’une partie d’un réseau criminel plus vaste, certains membres étant encore en cavale. Cette organisation n’hésitait pas, selon le ministère public, à utiliser son arsenal de guerre pour terroriser les habitants de Kalemie, ajoutant une nouvelle couche d’urgence à la crise de sécurité qui secoue déjà la République démocratique du Congo.
Ce procès vient renforcer l’attention sur les efforts du gouvernement pour sécuriser ses villes face à la montée des actes de banditisme et de milices armées. Alors que la population de Kalemie reste suspendue à l’issue de cette affaire, l’émergence de groupes comme Bishambuke ou Wazalendo pose des questions urgentes : comment mieux structurer la lutte contre de telles menaces ? Et quelles sont les mesures concrètes que les autorités peuvent mettre en œuvre pour ramener la sérénité dans une région déjà éprouvée par divers conflits ? La suite de ce procès pourrait fournir des premiers éléments de réponse, et son déroulé sera étroitement surveillé par les habitants et les médias congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net