Kinshasa intensifie sa lutte contre le banditisme urbain alors que 276 Kulunas, comme sont surnommés les bandits urbains, ont été condamnés au cours de cette dernière opération sécuritaire intitulée Ndobo. Plus de 2500 individus ont été interpellés en l’espace d’un mois, marquant une avancée importante dans la stratégie sécuritaire de la capitale de la RDC.
Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, a livré un bilan significatif dans une déclaration à Radio Okapi ce mardi. Sur les arrestations effectuées, 127 personnes ont été transférées dans des établissements pénitentiaires de haute sécurité, tandis que 149 transitent par la prison centrale de Makala. Par ailleurs, 2 301 individus restent en détention préventive, en attente de jugement. Ces chiffres traduisent une intensification du travail des forces de sécurité pour réduire l’insécurité qui gangrène les quartiers de Kinshasa.
« Nous effectuons actuellement une évaluation complète de cette première phase, afin d’affiner nos opérations et garantir une sécurité accrue pour les Kinois. C’est un pas important avec 276 condamnations prononcées par les juridictions civiles et militaires », a déclaré Jacquemain Shabani, tout en soulignant que certaines arrestations ont parfois pris au piège des innocents, présents par malchance lors d’interventions musclées de la police. Reconnaissant des zones d’amélioration, il reste optimiste sur les efforts significatifs de la police pour changer la dynamique structurelle de sécurité dans la capitale.
Pour appuyer cette lutte, le ministre a assuré que son ministère travaille activement à renforcer les capacités de la Police Nationale Congolaise (PNC). L’acquisition de moyens modernes, une meilleure mobilité et des formations adaptées forment le triptyque de cette réforme en profondeur. Promettant un avenir plus structuré, il annonce également le lancement, dès 2025, d’opérations de recrutement devant aboutir à une force plus qualifiée.
Loin de se limiter à Kinshasa, l’opération Ndobo devrait s’étendre à d’autres grandes villes du pays telles que Matadi, Kikwit, Goma, Lubumbashi, et Mbandaka. Une extension jugée nécessaire pour contrecarrer des réseaux criminels migratoires qui trouvent refuge hors de la capitale. Cette perspective nationale positionne l’opération Ndobo comme un projet de sécurité pionnier face au banditisme qui gangrène certaines localités du territoire congolais.
Dans un contexte où les autorités cherchent à apaiser les inquiétudes des citoyens, cette opération marque-t-elle un tournant décisif pour la sécurité en RDC ? Si les premières évaluations sont positives, les défis restent énormes. En attendant, Kinshasa espère tourner une page sombre de son histoire en maîtrisant enfin la violence urbaine.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
