L’horreur continue de s’abattre sur le territoire d’Irumu, en Ituri, où douze corps de civils, visiblement assassinés par les présumés rebelles ADF, ont été découverts durant le premier week-end de janvier. Cette macabre découverte traduit une fois de plus la montée en puissance des atrocités perpétrées contre les populations civiles dans cette région de la République Démocratique du Congo.

Les premiers cadavres, au nombre de quatre, ont été localisés samedi soir 4 janvier, enfouis au cœur de la forêt dense entourant le village de Bwanasura par de jeunes volontaires mobilisés. Le lendemain, l’horreur s’est amplifiée avec la mise au jour de huit autres corps dans le groupement de Bandavilemba près du village d’Otmaber. Ces victimes, essentiellement des retournés de guerre, avaient été surprises dans leurs champs avant d’être exécutées. Terriblement, leurs dépouilles, en état de décomposition avancée, n’ont pu être déplacées et ont été inhumées sur les lieux mêmes du carnage.

Les activistes locaux, notamment le coordonnateur de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), Christophe Munyaderu, dénoncent avec force ces actes barbares. Ils appellent le Gouvernement congolais à intensifier les opérations militaires conjointes FARDC et UPDF contre les ADF, afin d’endiguer ces violences croissantes. L’ONG CRDH souligne que cette spirale d’exactions freine considérablement le retour des déplacés, pourtant encouragés par une accalmie observée ces derniers mois dans leurs villages d’origine. Cependant, avec ces nouvelles tueries, l’espoir d’une stabilité durable s’effondre pour bon nombre d’entre eux.

Alors que les populations locales désespèrent d’une quelconque amélioration de leur sécurité, les autorités militaires se font discrètes. Le porte-parole de l’opération Ushujaa, menée sur l’axe Komanda-Luna, n’a pas pu être contacté pour fournir des informations ou réactions concernant cette tragédie.

Cette recrudescence des attaques dans l’Ituri illustre à nouveau l’instabilité chronique qui mine l’Est de la République Démocratique du Congo. Où s’arrêtera cette litanie de violences ? La communauté internationale et les autorités locales doivent redoubler d’efforts pour protéger ces populations dont la survie est constamment mise en péril. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour restaurer un semblant de normalité pour les habitants de cette région meurtrie de la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net