La terreur s’installe à Biakato, dans le territoire de Mambasa, en Ituri. Les activités socio-économiques sont restées paralysées ce lundi 6 janvier suite à une vague de protestations initiée par la population locale. La tentative d’assassinat d’un négociant d’or dimanche dernier, lors d’un braquage sanglant, a mis le feu aux poudres. La maison d’achat d’or de ce commerçant a été prise pour cible par des bandits armés. Touché grièvement par des balles au niveau du ventre, la vie du négociant est suspendue à un fil alors qu’il reçoit des soins à l’hôpital. Leur forfait ne s’est pas arrêté là : une somme conséquente d’argent et une quantité non estimée d’or ont été volées.
Mais ce n’est pas un cas isolé. Une nuit plus tôt, des hommes armés avaient fait irruption dans la demeure d’un autre opérateur économique local, blessant par balles sa femme et son fils. Cette escalade de violence marque un tournant inquiétant dans une région déjà sous pression. La Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH) tire la sonnette d’alarme, attribuant ce regain d’insécurité à la prolifération d’armes à feu exacerbée par la présence de six groupes miliciens Maï-Maï qui se désignent comme Wazalendo.
Le député national Abdallah Penembaka, élu du territoire de Mambasa, n’a pas mâché ses mots : « Ces miliciens qui se retrouvent dans nos cités, certains ont été invités par nos autorités afin qu’ils viennent rendre les armes. Mais pourquoi le processus ne sait pas continuer ? » Il appelle les autorités congolaises à intensifier leurs efforts pour endiguer cette violence grandissante.
Pour couronner ce climat de tension, un affrontement sanglant a opposé les miliciens aux FARDC dimanche dernier à Makumo, une localité distante de dix kilomètres de Biakato. Le bilan fait état d’un mort et de nombreux blessés parmi les miliciens. Alors, combien de temps encore les populations de Biakato et ses alentours devront-elles vivre dans cette insécurité incessante ?
Ce contexte met en exergue les défis sécuritaires majeurs auxquels fait face la République Démocratique du Congo, notamment dans ses zones riches en ressources naturelles mais pauvres en stabilité. En renforçant les efforts pour désarmer les milices et rétablir la paix, le gouvernement pourrait offrir un nouveau souffle à cette région en proie à des crises répétées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net