Dans une évasion qui suscite l’émoi au sein de la population, 23 détenus ont disparu dans la nuit du 4 janvier, du cachot de la police de Kimpese, situé dans le territoire de Songololo au Kongo Central. Ces détenus, profitant de la fragilité des installations, ont brisé deux portes avant de s’évanouir dans la nature. L’incident est survenu alors que la majorité des habitants assistait à un concert de l’artiste Héritier Watanabe, laissant le champ libre à ces prisonniers pour s’évader.
Trésor Butandu, président territorial de la Nouvelle société civile de Songololo, a attribué cette évasion à la vétusté des lieux et à la négligence des agents chargés de la surveillance. Selon ses dires, les 23 évadés comptent parmi eux des individus sous la garde de différentes instances judiciaires. Deux étaient liés au parquet près le tribunal de paix de Songololo, trois au tribunal pour enfants, et 18 placés sous la responsabilité de la police nationale. Ces derniers attendaient une décision de justice avant leur probable transfert à la prison centrale de Matadi.
L’incident a pris une tournure alarmante lorsque certains des fugitifs ont été signalés dans les domiciles des plaignants, plongeant ainsi les victimes dans une crainte compréhensible. La question se pose : Comment un incident aussi grave a-t-il pu se produire ? Si l’évasion souligne l’état déplorable du système carcéral à Kimpese, elle met également en lumière une recrudescence de l’insécurité dans cette région du Kongo Central.
Le commandant de la police nationale à Kimpese appelle au calme. Il assure que les recherches pour retrouver les évadés sont en cours et promet des enquêtes approfondies pour déterminer les responsabilités. Une mesure annoncée vient également mettre la pression sur les policiers chargés de protéger les lieux, actuellement sous examen auprès du parquet de Songololo.
Cet incident soulève des préoccupations quant à la sécurité pénitentiaire en République Démocratique du Congo. Il reflète aussi un système judiciaire confronté à des défis majeurs. Cette évasion de Kimpese s’ajoute à une liste d’événements similaires démontrant la nécessité urgente d’une révision des conditions carcérales et des techniques de surveillance dans tout le pays.
La société civile ainsi que les observateurs locaux ont appelé à une réforme en profondeur du système carcéral pour prévenir de tels incidents à l’avenir. Reste à voir si le message sera entendu par les autorités compétentes. En attendant, la population de Kimpese et des environs reste dans l’attente, oscillant entre espoirs et craintes, tandis que les forces de l’ordre poursuivent leurs efforts pour résoudre la crise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net