Une fois de plus, le territoire de Beni, dans le Nord-Kivu, a été plongé dans l’horreur. Dans la nuit du dimanche à ce lundi 6 janvier 2025, des rebelles des Allied Democratic Forces (ADF) ont semé la terreur dans la localité de Loselose, assassinant cinq civils, dont deux femmes. Cet épisode funeste marque un revers inquiétant après deux années d’accalmie relative dans la région.
Selon Ricardo Rupande, président de la société civile du secteur Ruwenzori, les assaillants ont d’abord capturé un civil, qu’ils ont utilisé comme pisteur avant de lancer leur attaque en plein cœur de Loselose. En plus des pertes humaines, les habitants font état d’incendies de maisons, laissant derrière eux un village endeuillé et en ruines. « Nous sommes à Loselose et c’est une désolation totale. Les rebelles sont venus des champs et ont attaqué en plein centre. Ils ont tué cinq personnes. Alertées, les troupes de l’armée Congolaise ont réagi, mais cette résurgence d’attaques doit inciter les décideurs à agir avec fermeté pour trouver une solution définitive », a alerté M. Rupande.
Cette attaque illustre un schéma d’agressions qui s’est intensifié dans les dernières semaines. De Bapere (territoire de Lubero) à Loselose, les rebelles des ADF multiplient les assauts, ravivant les craintes d’une population déjà éprouvée par des années de violence. Ces attaques surviennent alors que les forces conjointes FARDC-UPDF tentent de contenir cette menace depuis le lancement de leurs opérations à la fin de l’année 2021, sans réel succès apparent.
Japhet Mapati, chef du secteur Ruwenzori, a confirmé l’attaque mais n’a pas voulu s’étendre sur les détails. Il a sobrement mentionné un bilan provisoire de quatre morts, corroboré par les premières informations reçues. Cette discrétion contraste avec l’urgence exprimée par la société civile, qui demande un renforcement des militaires engagés sur le terrain.
Les populations locales, quant à elles, vivent dans un climat de peur et d’incertitude. Tandis que les familles s’organisent pour les enterrements des victimes, la paralysis économique s’installe à Loselose et dans ses environs. Les activités socio-économiques restent au point mort, amplifiant l’impact déjà dramatique de ces violences sur la vie quotidienne des habitants.
La situation de sécurité au Nord-Kivu continue de préoccuper, non seulement pour les habitants locaux, mais également en termes de stabilité régionale. Les médias congolais et internationaux pointent une fois de plus l’incapacité des autorités à neutraliser définitivement cette menace persistante. Alors que la crise en RDC s’intensifie, une question demeure : combien de temps encore faudra-t-il aux décideurs pour agir efficacement contre les violences des ADF ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd