Un conflit intercommunautaire sanglant oppose depuis samedi 4 janvier deux ethnies, les Logo et les Zande, dans le village de Sambia, situé dans le territoire de Dungu, dans la province du Haut-Uélé. Cet affrontement a entraîné un bilan tragique, avec trois personnes brûlées vives et dix autres blessées. Selon des témoignages recueillis sur place par les médias congolais, des dizaines de maisons ont été réduites en cendres, et près de 40 000 habitants ont fui leur village pour échapper à cette violence.

Au cœur de cette discorde se trouve une querelle de longue date liée aux limites territoriales. Les Logos, résidents du territoire voisin de Faradje, revendiquent le centre commercial de Sambia, territoire de Dungu, qu’ils estiment leur appartenir. Armés d’armes blanches, des individus issus de cette communauté auraient pris d’assaut ce samedi l’agglomération de Sambia, allumant ainsi une nouvelle étincelle dans ce conflit latent. La vie quotidienne y est désormais paralysée : boutiques, marchés, églises, écoles et autres infrastructures restent fermés, plongeant la région dans une atmosphère de désolation et de peur.

Justin Enepay, président de la société civile locale, a une nouvelle fois interpellé les autorités centrales sur cette épineuse question des limites territoriales : « Nous n’avons cessé d’alerter sur cette question (…) Mais cela a débouché sur des cas de morts d’hommes. Qu’ils (les autorités) viennent donner à la population la vraie limite qui remonte à l’époque coloniale. » Les appels au calme se multiplient également du côté des autorités provinciales et des élus locaux sans pour autant apaiser totalement les tensions.

Depuis dimanche, un déploiement des FARDC (Forces armées de la RDC) en provenance de Dungu-centre permet d’esquisser un retour à un calme précaire, mais fragile. Les efforts militaires et politiques suffiront-ils à ramener une paix durable dans cette région meurtrie ? Ce conflit illustre une fois de plus les failles des structures administratives et la nécessité d’une intervention rapide et décisive pour résoudre des litiges aux lourdes conséquences humaines. Alors que la République Démocratique du Congo continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs, cette situation appelle à une gestion proactive et pertinente des conflits afin d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net