Une délégation du Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) s’est rendue jeudi 2 janvier dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, pour examiner de près la situation liée à la capture d’un militaire présumé rwandais par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cet incident, qui met en lumière des tensions persistantes entre la RDC et son voisin de l’Est, a suscité un vif intérêt et alimenté les soupçons d’implication rwandaise dans le conflit de l’Est du pays.
Sur place, la délégation a également été témoin de la présentation d’équipements saisis sur le terrain des opérations. Parmi ces effets militaires figurent des armes, des bombes et même des épaves de drones, selon des sources sécuritaires. Une preuve supplémentaire, selon les observateurs, du niveau de sophistication des combats qui se déroulent à l’Est de la RDC. Ce soldat présumé de première classe, appartenant à l’unité spéciale de l’armée rwandaise, avait été capturé le 21 décembre dernier, lors d’affrontements entre les FARDC et la rébellion du M23 dans le village de Ndoluma, situé au sud de Lubero.
Cette visite intervient dans un contexte particulièrement tendu, où la République démocratique du Congo continue d’accuser le Rwanda de soutenir activement le groupe rebelle M23, qui sème le chaos dans plusieurs zones de l’Est du pays. Pour le porte-parole du Secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord, le colonel Mak Hazukay, cette mission du MCVE visait à établir des preuves tangibles de l’implication directe du Rwanda dans la guerre en RDC. Mais quelles en seront les répercussions diplomatiques ?
Invitée par le gouverneur du Nord-Kivu et le commandant des opérations sectorielles Sokola 1 Grand Nord, la délégation s’était réunie à Lubero centre, localité située à environ 50 kilomètres des lignes de front. Cette proximité avec les zones de combat souligne la gravité de la situation sécuritaire et la nécessité d’un effort concerté pour mettre fin aux violences dans cette partie stratégique du pays.
Le contexte de cette visite et les éléments dévoilés lors de l’entretien nourrissent des interrogations sur la réponse internationale et régionale face à cette crise. La communauté internationale sera-t-elle prête à intensifier ses pressions sur le Rwanda si des preuves concluent à une implication directe ? Alors que ce genre de situation contribue à alimenter des tensions géopolitiques déjà compliquées, il est crucial que les autorités congolaises et leurs partenaires régionaux travaillent ensemble pour stopper cette spirale infernale.
Plus que jamais, cette visite au Nord-Kivu met en lumière des enjeux cruciaux pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs. Les résultats des vérifications menées par le MCVE pourraient peser lourd dans les dynamiques diplomatiques et sécuritaires à venir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net