Depuis près de quatre jours, des vagues de réfugiés centrafricains affluent sur le sol congolais, fuyant les violences qui déchirent la République Centrafricaine (RCA). Des affrontements sanglants opposant les Forces Armées Centrafricaines (FACA) à la rébellion Seleka dans la sous-préfecture de Ndjoku ont poussé au moins 1417 civils à chercher refuge dans les groupements de Gobu et Togbo, situés dans le secteur de Bandas, en République Démocratique du Congo (RDC).
Isaac Pelendo, administrateur du territoire de Bosobolo, confirme cette situation alarmante. Selon lui, ces populations traversent la rivière Ubangi pour échapper à la violence. « Je confirme l’afflux des Centrafricains depuis Ndjoku. Ils s’installent aujourd’hui dans nos groupements de Gobu et Togbo », a-t-il indiqué, insistant sur la gravité de la situation humanitaire.
Les hostilités ont éclaté au lendemain de l’élimination par les FACA du chef rebelle à la tête de la Seleka lors d’un violent affrontement. Face à cette perte, les membres de la rébellion ont lancé une attaque de représailles dès le 1er janvier 2025, provoquant ainsi un exode massif des collectivités locales terrifiées. Ces violences dévastatrices mettent en lumière une instabilité chronique en RCA, qui a des répercussions profondes sur la sécurité et la stabilité des régions frontalières congolaises.
Cette situation soulève également une urgence sécuritaire du côté de la RDC. M. Pelendo a lancé un appel pressant à l’intervention des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour renforcer la surveillance dans cette région. « Nous devons rester vigilants en pareilles circonstances et renforcer la sécurisation de la frontière. L’intervention des FARDC est indispensable pour maîtriser la situation », a-t-il déclaré, tout en soulignant le besoin de protéger les communautés locales et de gérer l’afflux de réfugiés.
Cette fuite massive n’est malheureusement pas un phénomène nouveau dans le Nord-Ubangi. Depuis 2015, cette province frontalière de la RCA accueille déjà plus de 115 000 réfugiés centrafricains, conséquence des multiples conflits qui secouent la RCA. Une fois de plus, cette crise met en exergue la porosité de cette longue frontière qui sépare les deux pays.
Face à cette montée de la violence, la situation réclame une réponse multicouche, combinant urgence humanitaire et renforcement de la sécurité. Ce nouvel afflux de réfugiés met non seulement à l’épreuve les capacités d’accueil du Nord-Ubangi, mais appelle aussi à une vigilance accrue pour prévenir l’importation des conflits centrafricains sur le sol congolais. Une intervention rapide et coordonnée est impérative pour éviter que cette crise sécuritaire et humanitaire ne dégénère davantage.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
