Le Ghana fait un pas décisif vers une intégration africaine plus forte en abolissant les visas à l’arrivée pour tous les citoyens du continent, une mesure historique qui entre en vigueur dès ce 1ᵉʳ janvier. Le pays se joint ainsi aux Seychelles, au Rwanda, à la Gambie et au Bénin, confirmant sa volonté de renforcer l’unification continentale. Ce geste audacieux, promu par le président sortant Nana Akufo-Addo, s’inscrit dans le cadre des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Lors d’une déclaration en janvier 2024, Nana Akufo-Addo avait souligné les ambitions à long terme de cette décision : « Créer un marché unique homogène pour stimuler la croissance économique, la création d’emplois et l’éradication de la pauvreté. » Le moment choisi pour cette annonce, à seulement quelques jours de la fin de son mandat, témoigne d’une volonté de marquer son héritage politique avant de quitter ses fonctions.
Avec l’abolition des visas, le Ghana espère booster le tourisme et attirer davantage d’investissements intra-continents. Toutefois, la mise en œuvre d’une telle politique nécessitait une préparation minutieuse. Le gouvernement ghanéen a dû faire face à des défis majeurs, notamment celui de renforcer ses mesures contre les crimes transfrontaliers tout en modernisant son système d’immigration. Cette démarche proactive illustre une approche équilibrée visant à maximiser les avantages économiques tout en minimisant les risques sécuritaires éventuels.
Mais une question demeure : combien d’États africains suivront cette voie dans un continent encore fragmenté par des politiques migratoires restrictives ? Actuellement, la plupart des pays africains privilégient des accords bilatéraux ou communautaires au lieu de faire le saut courageux de l’exemption généralisée de visas.
Alors que le Ghana s’apprête à récolter les fruits de cette mesure, le continent tout entier observe de près cette initiative unique en son genre. Ce choix audacieux est-il un prélude à une unification africaine plus concrète, ou restera-t-il un cas isolé ? Une certitude demeure : cette innovation élargit le débat sur la libre circulation en Afrique, un enjeu clé pour le développement économique et politique du continent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net