Dans une initiative empreinte d’espoir, la coordination de la société civile de l’Ituri a lancé un appel poignant ce lundi 30 décembre. C’est de la ville de Bunia, chef-lieu de cette région fortement éprouvée par les violences armées, que son coordonnateur Dieudonné Lossa a exhorté les miliciens à déposer les armes et à rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRCS). La quête de paix en Ituri pourrait-elle enfin voir une lueur d’espoir après sept longues années d’instabilité ?
Depuis 2017, l’Ituri est le théâtre de violences récurrentes, endeuillant des milliers de familles. M. Lossa, dans un message fort adressé à ces groupes armés, s’interroge : « Vous n’en avez pas assez ? Jusqu’à quand allez-vous poursuivre cette entreprise criminelle ? ». Ce plaidoyer met en lumière l’urgence d’une action concertée pour ramener la paix et reconstruire l’Ituri, un appel empreint de fermeté mais aussi d’espoir. Le coordonnateur a insisté sur le rôle crucial de ces anciens combattants dans la reconstruction de la province. Le PDDRCS apparaît ainsi comme une porte de sortie honorable, leur permettant de réintégrer la société et de contribuer activement au développement de leur région.
Il ne s’agit pas uniquement d’en appeler à la conscience des miliciens. Dieudonné Lossa a également exhorté toutes les couches sociales à faire preuve d’unité et de patriotisme. « La prise de conscience collective, la cohésion sociale et le vivre ensemble sont autant de clés pour barrer la route à toute forme de manipulation et de division », a-t-il souligné. Un appel à l’ensemble de la population iturienne pour résister aux tentatives de déstabilisation orchestrées par les ennemis de la paix.
Évoquant l’avenir, Lossa a haussé le ton envers les autorités politiques, les invitant à assumer pleinement leurs responsabilités. L’objectif ? Que d’ici 2025, la paix ne soit plus une utopie mais bien une réalité pour chaque habitant de l’Ituri. Un message d’autant plus pertinent dans un contexte où les avancées du PDDRCS restent fragiles. Début novembre, Flory Kitoko, coordonnateur provincial intérimaire du programme, avait signalé que 175 ex-combattants bénéficiaient déjà de son appui. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour s’assurer que ces transformations portent des fruits durables.
Face à cette longue quête de paix, l’Ituri a plus que jamais besoin d’une mobilisation collective. Les efforts de la société civile, combinés à une volonté politique affirmée, pourraient bien tracer la voie vers une stabilité tant attendue. La lente reconstruction sociale et économique de cette province requerra résilience et engagement. La question demeure : les miliciens se décideront-ils enfin à tourner la page de la violence pour embrasser une nouvelle ère de paix et d’espoir ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
