Un nouveau tourbillon secoue le Sud-Kivu, alors que le Gouverneur Jean-Jacques Purusi dénonce la libération controversée de citoyens chinois arrêtés pour exploitation illégale de minerais. Ce revirement inattendu, orchestré par la Direction Générale de Migration (DGM), met en lumière les tensions croissantes entre les autorités provinciales et nationales dans leur lutte contre les fraudes minières.
Lors d’un point de presse nocturne le 25 décembre 2024, le Gouverneur, visiblement frustré, a condamné ce qu’il considère comme une décision arbitraire de Kinshasa. « J’étais en mission sur la route Ngoya lorsque j’ai appris que ces citoyens chinois, responsables d’opérations minières illégales à Rubimbi, avaient été libérés par la DGM sans consultation préalable, » a-t-il déclaré. Une décision qui, selon lui, ébranle les efforts déployés pour assainir le secteur minier de la province.
Des révélations troublantes accompagnent cette affaire. Un rapport d’une mission d’investigation menée sous son ordre les 18 et 19 décembre 2024 confirme l’envergure des fraudes minières. Selon les données, ces opérateurs chinois extrayaient environ un kilogramme d’or tous les deux jours sur un site interdit depuis quatre ans. Pourtant, ils ne disposaient que d’un simple permis de recherche, une autorisation bien éloignée des pratiques illégales détectées. Une facture de 10 millions de dollars leur avait été signifiée, mais, à la grande stupeur des autorités provinciales, ces contrevenants ont quitté la province en passant par le Rwanda avant de regagner la Chine.
La société civile, par la voix de Me Néné Bintu, Présidente du Bureau de Coordination, ne cache pas sa colère. Elle déplore avec vigueur ces libérations « humiliantes » qui entravent les espoirs d’instaurer une gestion transparente des ressources minières. Appelant à des sanctions contre les complices, qu’ils soient à Kinshasa ou dans le Sud-Kivu, Me Bintu rappelle que malgré les richesses colossales de la province, le budget local demeure dérisoire, peinant à atteindre les 10 millions de dollars.
Dans un contexte où l’économie congolaise dépend lourdement des ressources minières, de telles dérives fragilisent davantage une région déjà marquée par l’instabilité socio-politique. Face à cette crise, Jean-Jacques Purusi promet des mesures draconiennes et un dialogue accru avec le Chef de l’État pour protéger les intérêts des communautés locales. « Avec le soutien du Chef de l’État, nous allons redoubler d’efforts pour garantir que nos ressources profitent directement à notre population, » a-t-il affirmé.
Alors que les appels à une réforme transparente et à une responsabilisation accrue se multiplient, une question subsiste : Kinshasa et le Sud-Kivu sauront-ils collaborer pour enrayer ces pratiques frauduleuses qui privent quotidiennement la RDC de sa richesse naturelle ? L’avenir des ressources minières du Sud-Kivu reste suspendu aux décisions des instances dirigeantes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net