La chefferie Nganie, située dans le territoire de Moba, au Tanganyika, est en proie à une insécurité grandissante. Le chef intérimaire de cette chefferie, Hilaire Kibwe, a lancé un appel urgent aux autorités gouvernementales, lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche 29 décembre, pour renforcer la sécurité dans la région.
Depuis plusieurs mois, la chefferie Nganie fait face aux incursions répétées des miliciens Bakata Katanga, provenant du territoire voisin de Manono. Ces assauts ne se limitent pas seulement à des actes de violence, mais incluent également des pillages, comme l’attaque menée en novembre dernier, où ces miliciens avaient emporté une aide humanitaire composée de bâches et de farine de maïs avant de se retrancher dans la brousse. Cette situation désastreuse a provoqué le déplacement de nombreuses familles craignant pour leur sécurité.
Dans son plaidoyer, Hilaire Kibwe a mis en lumière la nécessité impérieuse d’un renforcement des effectifs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans sa chefferie. Cependant, il insiste également sur l’importance d’assurer la logistique pour ces forces : « Une armée déployée sans ration alimentaire constitue un poids pour la population locale, déjà éprouvée par cette crise humanitaire », a-t-il mentionné avec gravité.
Le retour de la paix dans la région est crucial pour permettre aux déplacés de regagner leurs foyers. Le chef intérimaire a également invité les organisations non gouvernementales à jouer un rôle actif dans l’assistance des populations affectées. La fourniture de vivres et d’autres biens essentiels pourrait faciliter le retour des habitants dans leurs villages d’origine, une fois la sécurité stabilisée.
La situation dans le Tanganyika reflète une problématique plus vaste touchant plusieurs provinces de la République démocratique du Congo. Alors que le pays plonge régulièrement dans des épisodes d’instabilité sécuritaire, le cas de la chefferie Nganie soulève la question de l’engagement des forces gouvernementales à protéger les zones les plus vulnérables. Cette réalité pose un défi non seulement aux autorités à Kinshasa, mais également aux acteurs internationaux et humanitaires, qui ne peuvent ignorer les cris d’alarme émanant des coins les plus reculés du pays.
Le Tanganyika continue de se battre pour chasser l’ombre des Bakata Katanga de ses terres, et les appels d’Hilaire Kibwe rappellent que seul un effort collectif peut ramener l’espoir pour cette population délaissée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net