Les Hauts plateaux d’Itombwe, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, sont à nouveau le théâtre d’affrontements d’une intensité inquiétante. Depuis le 25 décembre, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) font face à une coalition redoutable composée des milices Twirwaheno, Ngumino et Red Tabara. Ces combats ont déjà entraîné le déplacement de quelque 74 300 personnes, selon les autorités locales.
Alors que les miliciens tentaient de s’emparer de l’aérodrome stratégique de Kiziba, l’armée congolaise a riposté avec fermeté. Samy Kalonji Badibanga, administrateur du territoire de Fizi, a salué le courage des FARDC : « Nos FARDC tiennent bon sur toutes les lignes de front et ont déjoué une attaque de grande envergure orchestrée par les groupes armés Ngumino-Twirwaneho-M23. » Cette déclaration rappelle que les milices ont également tenté de récupérer l’aérodrome de Minembwe, dans le but présumé de renforcer leurs liens avec le M23, groupe rebelle tristement célèbre dans la région.
Parmi les zones les plus touchées, on recense les villages de Runundu, Kisoki, Barara, Madeku Centre, Muzinda et Kiziba, situés le long des axes Minembwe-Kitavi et Ilundu. Ces affrontements ont plongé la population locale dans une détresse profonde. Samy Kalonji évoque des vagues de déplacés majoritairement orientées vers Muliza, Kakenge, Bazamata, Kakangara et Kabingo. « Ces violents combats ont contraint plusieurs personnes, environ 74 300 habitants, à fuir leurs domiciles pour chercher un abri », a-t-il précisé.
Malheureusement, les déplacés sont livrés à eux-mêmes dans une extrême précarité, passant leurs nuits à la belle étoile. L’administrateur territorial de Fizi en appelle ainsi à la solidarité des agences humanitaires et des ONG : « Le territoire de Fizi demande aux agences humanitaires et ONGs qui œuvrent dans la région, d’apporter assistance à toutes ces personnes déplacées qui sont démunies et dépourvues de tout. »
Rappelons que, selon des sources militaires et de la société civile, ces combats ont coûté la vie à plus de 33 personnes, dont 31 dans les rangs des assaillants. Les enjeux stratégiques dans cette région restent élevés, exacerbés par les tentatives de connexion entre les milices locales et le M23. Cette crise sécuritaire met en lumière la fragilité de la région, où l’armée doit non seulement protéger les populations, mais aussi empêcher le territoire de devenir un nouveau foyer de violence.
Alors que les appels à l’aide résonnent, cette situation pose une question cruciale : la réponse humanitaire sera-t-elle à la hauteur de l’urgence et de la détresse de ces milliers de déplacés ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd