Cinq civils ont été tragiquement tués dans une embuscade tendue par les rebelles du M23 ce samedi 28 décembre 2024 dans la localité de Ngwenda, à 12 kilomètres de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru, situé dans la province instable du Nord-Kivu. Parmi les victimes figuraient trois femmes, soulignant une fois de plus la vulnérabilité des populations civiles prises au piège dans les conflits armés incessants qui ravagent cette région de la République Démocratique du Congo.

Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru, a dénoncé cet acte avec colère : « Il y a eu des attaques dans les villages de Ngwenda et de Kiseguro. Nous venons d’enregistrer ce samedi cinq civils massacrés dans une embuscade. Cette population est vraiment abandonnée par notre gouvernement. J’ai peine à croire que jusque-là, on ne sait si les corps ont été déposés à la morgue. » Une déclaration qui résonne comme un cri de désespoir face à une situation qui s’aggrave de jour en jour.

D’après les sources locales, les victimes sont tombées dans cette embuscade dans un contexte marqué par les affrontements entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalendo, une coalition armée qui œuvre aux côtés de l’armée congolaise (FARDC). Isaac Kibira, fonctionnaire délégué du gouverneur, a exprimé son indignation face à cet acte qu’il qualifie d’inhumain et d’une violation flagrante des droits internationaux humanitaires. Cette attaque, selon lui, traduit une méthode lâche employée par les groupes armés après leurs échecs sur le champ de bataille.

La situation dans le Nord-Kivu demeure préoccupante et complexe. Tandis que les rebelles du M23 bénéficieraient d’un soutien de la part de l’armée rwandaise (RDF), les FARDC, épaulées par les miliciens wazalendo, se battent pour tenter de repousser les offensives dans différentes parties de la région. Ces derniers jours ont vu une escalade des affrontements dans les territoires de Lubero, Masisi, et jusqu’à Kibumba, dans le Nyiragongo. La population civile, quant à elle, continue de payer le prix fort de ces violences répétées, déplorant une protection insuffisante de la part des autorités congolaises et de la communauté internationale.

Quelle est la solution pour mettre fin à ce cycle d’attaques et garantir une sécurité durable dans le Nord-Kivu ? Avec une crise humanitaire qui s’aggrave de jour en jour, cette question reste en suspens alors que l’espoir d’un retour à la paix semble s’éloigner.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd