Dans le territoire de Walikale, situé dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, près de 39 000 personnes déplacées sur l’axe Pinga-Mutongo-Nyabiondo demeurent sans aucune forme d’assistance humanitaire. Ce constat alarmant, relayé dans un récent rapport de l’OCHA couvrant le mois de novembre 2024, souligne une crise humanitaire grandissante synonyme de souffrance pour des milliers de familles.
Depuis le 20 octobre, ces déplacés ont fui des violences armées intenses qui ravagent la région. Confrontés à une carence dramatique d’accès à l’alimentation, aux soins médicaux et aux abris, ces populations vivent une situation de précarité extrême. Bien que des efforts aient été déployés par l’ONG Medair, qui a fourni des médicaments à l’hôpital général de référence de Pinga, ainsi que par les autorités sanitaires locales qui ont envoyé du matériel médical en urgence, cela reste bien insuffisant face à l’ampleur des besoins sur le terrain.
Les affrontements armés récents dans cette zone ont également des conséquences tragiques : 34 civils tués et des centaines de blessés enregistrés en seulement quelques semaines. Le tableau s’assombrit encore lorsqu’on considère les déplacements massifs de populations : plus de 34 000 personnes, selon des données des Nations Unies, ont été contraintes de quitter leurs foyers, cherchant à tout prix la sécurité.
L’un des secteurs les plus impactés est celui de la santé. L’hôpital général de Pinga, pourtant central pour répondre à cette crise, souffre d’une pénurie critique de fournitures médicales essentielles. Sans équipements ni médicaments adéquats, les équipes médicales peinent à fournir les soins nécessaires aux populations déjà exposées à d’immenses souffrances.
Par ailleurs, la région est en proie à une multiplication des attaques contre les camps et sites de déplacés. Entre juin et octobre seulement, les Nations Unies ont recensé plus de 100 attaques dans les zones voisines de Goma, Nyiragongo et Masisi. Ces violences, qui incluent des meurtres, des agressions sexuelles et des pillages, touchent particulièrement les femmes et les enfants, plongeant les plus vulnérables dans un calvaire sans fin.
Malgré ces obstacles, des efforts continus sont fournis par les organisations humanitaires, qui distribuent de la nourriture, de l’eau potable et des soins de santé à quelque 650 000 déplacés alentour. Cependant, la présence persistante de groupes armés rend cette mission périlleuse, menaçant aussi bien les bénéficiaires de l’aide que les travailleurs humanitaires.
Face à cette situation critique, les Nations Unies exhortent les autorités congolaises à renforcer la sécurité autour des sites de déplacés. Garantir leur protection est désormais une priorité absolue pour éviter une détérioration encore plus grave de cette crise humanitaire complexe.
L’absence persistante d’assistance sur l’axe Pinga-Mutongo-Nyabiondo met en lumière l’un des nombreux défis auxquels est confronté le Nord-Kivu. Cette région, rongée par l’insécurité et les déplacements incessants, est devenue le symbole tragique de la souffrance humaine en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd