La province du Mai-Ndombe est une fois de plus sous le feu des projecteurs, alors que son gouverneur, Lebon Nkoso Kevani, exhorte à tenir des réunions cruciales directement à Kwamouth pour résoudre l’insécurité causée par la milice Mobondo. Dans un contexte marqué par de violentes tensions, ces paroles fortes mettent en lumière l’écart entre les décideurs présents à Kinshasa et la réalité sur le terrain. Mais pourquoi une telle insistance à déplacer les discussions ?
Lors de sa visite à Kwamouth, jeudi 19 décembre, le gouverneur a rencontré les habitants et les responsables locaux de la sécurité. Son constat est sans détour : les soi-disant chefs coutumiers représentant Kwamouth à Kinshasa n’ont aucune légitimité aux yeux de la population locale. Selon ses propres propos, « ils ne sont pas reconnus par la population de Kwamouth. C’est ce que la population m’a dit ». Cette déclaration révèle un malaise profond sur les relations entre les autorités locales et nationales, où les revendications traditionnelles viennent s’entrechoquer avec les réalités de terrain.
La milice Mobondo, à l’origine de nombreuses atrocités dans le territoire de Kwamouth, reste une préoccupation majeure. Pour y faire face, le gouverneur estime que les décisions ne peuvent pas être prises à distance. « Il faut que cette réunion se tienne dans la cité de Kwamouth. Il y a l’armée qui est là, donc on peut tenir des réunions sécuritaires là-bas », affirme-t-il. Cette suggestion n’est pas qu’un simple souhait; elle reflète une volonté de rendre la voix des victimes et des habitants réellement audible.
Alors que les soi-disant représentants de Kwamouth vont d’un bureau à un autre à Kinshasa, les habitants, eux, se sentent exclus des discussions. La tenue éventuelle de réunions au cœur du territoire affecté pourrait être un pas important vers une résolution durable de la crise. Elle permettrait à la population de s’exprimer directement sur les questions cruciales, comme la reconnaissance des chefs coutumiers légitimes.
Avec des tensions qui continuent de secouer cette partie du pays, la recommandation du gouverneur Nkoso Kevani d’organiser les débats au plus près des réalités locales n’est-elle pas la clé de la stabilité? La situation en République Démocratique du Congo et particulièrement dans cette région appelle des solutions nouvelles, au plus près des populations touchées.
Cette actualité met aussi en lumière les défis permanents de la République Démocratique du Congo en matière de sécurité et de cohésion sociale, notamment dans un contexte où les luttes coutumières et politiques viennent souvent renforcer les tensions. Avec la milice Mobondo semant la terreur, on peut se demander si cette approche basée sur la proximité et la légitimité des acteurs pourrait enfin ouvrir la voie à une paix pérenne.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net