Des heurts violents ont éclaté mardi dernier à Chembunda, dans la chefferie de Buhavu, territoire de Kalehe au Sud-Kivu. Bilan de cette confrontation : quatre personnes ont perdu la vie, dont deux militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), un milicien wazalendo et une civile. Cet énième épisode de violence illustre une fois de plus les défis sécuritaires croissants dans cette région.
Selon les informations rapportées par la société civile locale, tout a commencé lorsque des militaires FARDC de l’unité spéciale ‘Satan 2’ transportaient des vivres de Kalungu à Numbi. Ces soldats ont demandé à des civils de les aider à acheminer leurs colis, mais ont rencontré une résistance forte de la part des miliciens wazalendo. Les tensions ont rapidement pris une tournure tragique.
« Sur leur chemin, les militaires ont croisé un milicien wazalendo sans arme. Celui-ci a refusé de transporter les marchandises demandées. C’est alors qu’un élément FARDC l’a abattu sur-le-champ », explique Delphin Birimbi, président du cadre de concertation de la société civile du territoire de Kalehe. La situation a dégénéré davantage lorsqu’un autre militaire FARDC, tentant de fuir, a ouvert le feu, tuant une femme âgée du village. Ces actes ont nourri un sentiment de vengeance chez les miliciens wazalendo, qui ont pris les armes pour riposter, tuant ainsi deux éléments des FARDC.
La société civile déplore une recrudescence des cas d’insécurité dans cette région, exacerbée par la présence de groupes armés au sein de la population civile. Depuis plusieurs mois, le territoire de Kalehe est le théâtre de tensions accrues entre les militaires et les miliciens, ce qui alimente un climat d’instabilité.
Cette situation interpelle sur les fragilités sécuritaires persistantes en République démocratique du Congo, où l’activisme des groupes armés compromet la paix et la sécurité des habitants. Jusqu’à quand cette spirale de violence s’arrêtera-t-elle ? La question reste entière, tandis que les communautés locales continuent de payer le prix fort de ces affrontements.
Ce nouvel incident met en lumière l’urgence d’une intervention efficace pour ramener la stabilité dans les territoires touchés par ces conflits. Plus que jamais, la société civile appelle les autorités à agir rapidement pour restaurer un climat de sécurité et protéger les populations exposées à cette violence endémique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
