Le tribunal de paix de Kinshasa-Kinkole a rendu un verdict mercredi 18 décembre qui suscite de nombreuses interrogations au sein de l’opinion publique congolaise. L’opposant politique Jacky Ndala a été condamné à deux ans et six mois de servitude pénale. Une décision qui relance le débat sur l’impartialité de la justice en République démocratique du Congo (RDC).
Accusé de propagation de faux bruits, Jacky Ndala avait publiquement affirmé avoir été victime de viol durant sa détention en 2022 dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Ces graves accusations, relayées par l’influenceuse Denise Mukendi, avaient déjà entraîné la condamnation de cette dernière à trois ans de prison par le tribunal de paix de Kinshasa/Ngaliema. Pourtant, face à ces allégations, les services de renseignements n’ont pas tardé à nier tout acte répréhensible.
La condamnation de Jacky Ndala intervient quelques semaines après son arrestation le 28 novembre dernier. L’ancien président de la ligue des jeunes du parti Ensemble pour la République avait été placé sous mandat d’arrêt provisoire. Malgré ses témoignages évoquant des tortures et traitements inhumains qu’il aurait subis à l’ANR, ses déclarations n’ont pas suffi à convaincre la justice qui, selon son avocat, semble être influencée par des motivations politiques.
Pour l’avocat de Jacky Ndala, ce jugement est une tentative de museler un opposant qui n’a pas hésité à dénoncer ce qu’il considérait comme des abus flagrants. Ce dernier évoque un verdict « injuste et politique » destiné à étouffer des vérités embarrassantes pour certains acteurs du pouvoir.
Fait notable, Jacky Ndala a décidé de ne pas faire appel de cette décision. Selon son conseil juridique, le combat serait déjà perdu tant les dés semblent biaisés. Cette posture jette une ombre sur la confiance accordée aux institutions judiciaires congolaises, pourtant censées garantir impartialité et respect des droits fondamentaux.
Cette affaire, qui mêle accusations d’abus, politiques et médiatiques, soulève une fois de plus les enjeux relatifs aux droits de l’homme et à la séparation des pouvoirs en RDC. Quelle sera la prochaine étape pour Jacky Ndala ? Et surtout, qu’implique cette affaire pour l’avenir de la justice congolaise dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre les différentes forces politiques ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net