Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 décembre, des tirs nourris ont perturbé la quiétude d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, ainsi que du village de Mavivi-Vemba et de la ville de Beni, situés dans la province du Nord-Kivu. Alertés par ces détonations, les habitants de ces localités ont pris la fuite dans toutes les directions, craignant une attaque imminente des redoutables rebelles des ADF. Ces scènes de panique traduisent l’angoisse constante des populations locales face à l’instabilité sécuritaire persistante dans la région.
La société civile locale a rapidement pointé du doigt les éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) comme étant responsables des tirs. Selon leurs témoignages, les soldats étaient à bord de véhicules au moment des événements. Cette situation a inévitablement alimenté des interrogations sur le rôle des forces de sécurité dans le maintien de l’ordre, en pleine crise de confiance entre les citoyens et les autorités militaires en poste.
Toutefois, le colonel Mak Hazukayi, porte-parole des opérations Sokola 1 pour le Grand Nord-Kivu, a tenu à rassurer la population en expliquant la nature de ces détonations. D’après lui, ces tirs ne relevaient en aucun cas d’une menace sécuritaire, mais étaient plutôt une manifestation de la joie et de la détermination des soldats avant leur départ pour le front. Les troupes des FARDC se mobilisent actuellement pour affronter les combattants du M23 dans le sud du territoire de Lubero.
Malgré cette explication officielle, l’incident soulève à nouveau des préoccupations sur la communication entre les autorités militaires et la population locale. Dans une région en proie à une violence quasi chronique, chaque coup de feu retentit comme un écho d’angoisse pour les habitants. L’absence de dégâts matériels ou humains lors de ces tirs nocturnes devrait apaiser dans une certaine mesure les craintes, mais le besoin de renforcer la confiance et la transparence dans le cadre des actions militaires reste crucial.
Le Nord-Kivu, une des régions les plus instables de la République Démocratique du Congo, est régulièrement marqué par des affrontements entre groupes rebelles et les forces armées nationales. Les défis liés à la sécurité en RDC continuent de mobiliser l’attention des médias congolais et internationaux, alors que des millions d’habitants aspirent à vivre dans un environnement apaisé. Cette situation met une fois de plus en lumière l’importance d’un dialogue sincère et constant entre les autorités et les populations affectées par la crise sécuritaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
