Le territoire de Lubero, dans le Nord-Kivu, se retrouve à nouveau plongé dans l’incertitude alors que les rebelles du M23 ont pris le contrôle des villages Matembe, Butsorovya, Mambasa et Alimbongo. Ces localités, positionnées stratégiquement sur la route nationale numéro 2 reliant Lubero-centre, ont basculé sous l’occupation des rebelles après deux jours de combats intenses avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Malgré la perte de ces positions clés, l’armée congolaise maintient tant bien que mal le contrôle des localités de Mbingi et Mbwanvinywa, tandis qu’elle partage celui de Luofu avec les forces rebelles. À Kitsombiro, les FARDC, désormais retranchées, tentent de réorganiser leur défense après l’abandon d’Alimbongo, un verrou stratégique essentiel pour freiner l’avancée des rebelles vers Lubero-centre. Ce chef-lieu du territoire, situé à seulement 50 kilomètres, reste au centre des préoccupations face à la progression inquiétante du M23.
Des sources locales décrivent une situation tendue, entachée d’actes de pillage dans les habitations désertées par des centaines de familles. Dans leur fuite précipitée, souvent à pied, les habitants, principalement des femmes et des enfants, laissent derrière eux un quotidien marqué par la peur et l’incertitude. “Nous avons tout abandonné, nos maisons, nos champs… Nous n’avons nulle part où aller”, confie une femme, les yeux remplis de désespoir.
Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de se dégrader. Les conditions sociales et sanitaires sont déjà critiques dans le Sud-Lubero, et la perspective d’une escalade des violences attise les craintes des humanitaires. La population locale fait face à une absence criante de soins, de nourriture et d’abris, tandis que les déplacements massifs ajoutent à la pression existante. Cette crise met une nouvelle fois en lumière les défis complexes de la sécurité en RDC, où des années de conflits armés ont fragilisé les tissus social et économique.
Les affrontements entre le M23 et les FARDC, qui s’intensifient jour après jour, amplifient les tensions dans cette partie du Nord-Kivu. Les forces loyalistes s’emploient à renforcer leurs positions pour contenir l’avancée rebelle, mais la question demeure : jusqu’à quand ? L’ombre d’une détérioration massive à la fois militaire et humanitaire plane sur ce territoire meurtri.
Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à intensifier ses efforts pour soutenir les populations affectées et promouvoir une résolution durable à ce conflit récurrent. Jusqu’à présent, les promesses d’intervention et les appels à la paix peinent à inverser la spirale de violences. Les habitants du Sud-Lubero, eux, continuent d’attendre un miracle qui mettrait fin à des années de souffrance.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net