Dix détenus, parmi lesquels figure une femme, se sont évadés du cachot de parquet situé à proximité du tribunal de paix d’Idiofa, dans la province de Kwilu. L’évasion rocambolesque s’est déroulée aux premières heures du lundi, précisément vers 3 heures du matin. Ce nouvel incident relance les débats sur la sécurité et la gestion des infrastructures pénitentiaires en République démocratique du Congo.
Selon Arsène Kasiama, coordonnateur de la nouvelle société civile d’Idiofa, les détenus auraient scié les barres de fer de leur cellule, utilisant la pluie qui tombait à ce moment-là pour couvrir les bruits de leur opération. La situation a d’autant plus surpris les autorités locales qu’une découverte inhabituelle y a été faite: des objets à connotation superstitieuse. Parmi ces objets, des gri-gri contenus dans une petite bouteille, du parfum et d’autres éléments intrigants ont été retrouvés dans la cellule qui abritait au total 23 détenus. Ces artefacts, souvent liés à des pratiques mystiques, suscitent des interrogations sur leur rôle potentiel dans cette évasion.
Cependant, un autre élément aggrave ce scénario déjà préoccupant : le comportement du corps de garde. Composé de seulement deux policiers, celui-ci a abandonné son poste, emportant avec eux leurs armes de service. Cette défection soulève des questions sur les conditions de sécurité pour le personnel chargé de la surveillance ainsi que sur les éventuelles complicités qui auraient favorisé cette fuite.
Cet événement met une fois de plus en lumière les lacunes structurelles des établissements pénitentiaires en RDC, souvent marqués par le manque de ressources, de personnel et d’équipements adaptés. La République démocratique du Congo continue de faire face à ces défis récurrents, qui reflètent également les carences dans la formation et le déploiement de ses forces de sécurité.
Au-delà de l’évasion elle-même, ce drame interroge également sur la persistance des croyances mystiques et des pratiques occultes dans certaines parties de la société congolaise. Combien d’autres événements similaires pourraient cacher une part d’influence de ces éléments « surnaturels » ? La place que ces croyances continuent d’occuper semble encore significative et pourrait bien compliquer les efforts de modernisation des services publics et de la justice.
Alors que les autorités cherchent à rattraper les fugitifs et à comprendre la chaîne des responsabilités, cette affaire illustre une fois de plus la complexité de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Reste à savoir si des réformes significatives verront le jour pour éviter la répétition de tels événements.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd