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Corridor de Lobito : Pérennité africaine face aux pressions américaines

Le président américain Joe Biden a honoré sa promesse faite en décembre 2022 en effectuant une visite en Angola, une étape significative dans le cadre du projet américain du corridor de Lobito. Ce projet, présenté comme une alternative stratégique pour contrer l’influence chinoise en Afrique, soulève des questions quant à son impact réel et sa viabilité à long terme.

### Le corridor de Lobito : Réel enjeu ou manœuvre géostratégique ?
Promu par l’administration Biden comme un levier pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement de minerais critiques, le corridor de Lobito semble néanmoins avoir des limites évidentes. Les États-Unis, bien que partenaires dans le financement par le biais de leur « Development Finance Corporation » (DFC), ne possèdent pas d’entreprises minières activement impliquées dans l’exploitation de ressources telles que le cuivre et le cobalt dans la région. Cette réalité rend le projet davantage logistique qu’économiquement transformateur pour la région, puisque les sociétés minières chinoises restent des acteurs dominants.

### Entre commercial et géopolitique
Malgré les déclarations américaines, le corridor de Lobito est avant tout un projet commercial et non géopolitique. La décision de l’Angola d’attribuer la concession à Trafigura, Mota-Engil et Vecturis, plutôt qu’à des entreprises chinoises, résulte d’un processus d’appel d’offres transparent. Attribuer cette décision à une supposée influence américaine reviendrait à minimiser la souveraineté de l’Angola et sa capacité à faire des choix stratégiques en fonction de ses propres intérêts.

### Les inquiétudes liées à l’administration américaine
Une question persiste : qu’adviendra-t-il du projet avec un éventuel changement d’administration aux États-Unis ? Le corridor de Lobito dépend-il réellement des intérêts stratégiques américains, ou possède-t-il une autonomie suffisante pour poursuivre son développement indépendamment des revirements politiques à Washington ?

Le président angolais João Lourenço, accompagné de ses homologues Félix Tshisekedi de la RDC et Hakainde Hichilema de la Zambie, semble néanmoins croire en la pérennité de l’initiative, même sans le soutien américain. Le rôle actif de la DBSA d’Afrique du Sud et la possibilité de trouver d’autres partenaires financiers en cas de retrait des États-Unis témoignent de cette résilience africaine.

### Une leçon d’autonomie pour l’Afrique
Présenter le corridor de Lobito comme un triomphe américain occulte l’essentiel : la souveraineté angolaise. Ce projet n’est pas l’aboutissement d’une guerre d’influence entre les grandes puissances, mais le fruit des décisions éclairées de nations africaines souhaitant développer leur infrastructure et leur économie. En définitive, si ce corridor s’aligne avec certains objectifs américains, c’est avant tout parce qu’il reflète une stratégie africaine pensée par et pour l’Afrique.

Le corridor de Lobito incarne ainsi une volonté croissante des pays africains de maîtriser leur développement en restant ouverts à des collaborations multiples, sans toutefois se positionner comme pions dans le jeu des grandes puissances. Ce modèle pourrait inspirer d’autres initiatives similaires à travers le continent, redéfinissant ainsi les relations entre l’Afrique et le reste du monde.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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