Les territoires de Madimba et Kimvula dans la province du Kongo-Central vivent depuis plusieurs mois sous la terreur des miliciens Mobondo. Une enquête parlementaire récemment dévoilée brosse un tableau sombre de la situation dans ces régions aux confins de l’insécurité. Les localités concernées sont le théâtre d’incursions répétées où violence et oppression se mêlent au quotidien, transformant la vie des habitants en un véritable calvaire.
Ce rapport accablant, présenté le jeudi 12 décembre au cours d’une plénière à l’Assemblée provinciale du Kongo-Central par le député Cerlain Ghonda, révèle l’ampleur de l’activisme des Mobondo. Ces derniers s’adonnent à des pratiques odieuses incluant meurtres, viols, sévices physiques et extorsions de fonds. Les témoins locaux décrivent un climat étouffant où nul n’est à l’abri de ces agissements barbares. Le document parlementaire pointe du doigt des facteurs déterminants tels que l’absence d’autorité de l’État, le manque d’effectifs des forces de l’ordre et une quasi-inexistence des infrastructures de communication et de transport.
Le rapport apporte également un éclairage troublant sur la complicité entre les Mobondo et certains jeunes locaux. Ces derniers, traitant avec les miliciens, dénoncent leurs voisins et leurs biens. Résultat ? Les victimes sont ciblées, pillées et battues avec une brutalité choquante. Le député Ghonda a évoqué, lors de sa présentation, des cas où des enfants recevaient jusqu’à 50 coups de machette si leur famille tentait de résister.
Des récits atroces montrent à quel point les Mobondo dépassent les limites de l’inhumanité. Les viols de jeunes filles en présence de leurs parents, suivis d’extorsion financière, illustrent à la fois l’inhumanité et l’organisation méthodique de ces milices. Non seulement, ils exercent une domination par la violence, mais leur influence est facilitée par le désengagement total des pouvoirs publics dans ces zones enclavées. L’absence de réseau téléphonique et l’état désastreux des routes rendent toute intervention sécuritaire quasi impossible.
Par ailleurs, ces agissements trouvent un écho troublant dans le dramatique vide institutionnel et sécuritaire à l’origine de bien des crises humanitaires qui secouent la République démocratique du Congo. Le sort des populations de Madimba et Kimvula résonne avec des défis globaux en matière de protection des droits humains et d’autorité étatique.
Face à l’ampleur de cette menace, des voix s’élèvent pour revendiquer des actions concrètes. Renforcer la présence militaire, restaurer les infrastructures et rétablir la confiance sociale apparaissent comme les solutions nécessaires pour redonner à ces habitants un semblant de normalité. Mais la question reste poignante : combien de temps faudra-t-il encore pour que ces appels soient entendus ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net