Dans une atmosphère de plus en plus étouffante, la ville de Kisangani et plus particulièrement la commune de Makiso se retrouve en proie à une insécurité alarmante. La nuit du jeudi au vendredi 13 décembre a été marquée par un drame tragique : Claude Kanyemba, un jeune taximan, a été abattu de sang-froid par des individus non identifiés. Ce crime odieux, survenu entre les quartiers Simisimi et Aspiro, a choqué les habitants. Après avoir froidement pris sa vie, les malfaiteurs ont dérobé sa moto avant de disparaître dans l’ombre, tirant plusieurs détonations en guise de départ.
Cependant, ce meurtre n’est que la partie visible de l’iceberg. Toujours dans la commune de Makiso, plusieurs blessés par balle ont été enregistrés sur le même axe. Parmi eux, trois personnes, secourues par un inspecteur des droits de l’homme, ont été admises en urgence dans une structure hospitalière voisine. Ces incidents viennent allonger une liste déjà sombre de violences mortelles. Le 6 décembre, un autre drame avait secoué la ville avec la découverte d’un conducteur de triporteur retrouvé mort devant sa maison, son corps marqué par des blessures atroces et des mutilations terrifiantes.
Les habitants de Makiso vivent dans une peur constante, assaillis par le doute et la méfiance envers certaines unités des FARDC, suspectées dans les derniers tirs entendus au bloc Cabine, dans le quartier de Lumbulumbu 2. Ces tirs, survenus entre minuit et 1h30, renforcent l’idée d’une insécurité omniprésente. En parallèle, des actes de justice populaire se multiplient, comme le lynchage d’un jeune homme dans la commune de Tshopo ce lundi passé. Ce dernier épisode témoigne d’un sentiment de ras-le-bol au sein de la population, confrontée à l’inertie des autorités locales.
Face à cette montée en flèche de la criminalité, le conseil des ministres provincial, tenu le 11 décembre, a reconnu la « persistance de quelques actes de banditisme et de vols à mains armées dans certains quartiers ». Le Gouverneur de province a toutefois annoncé des mesures d’ordre sécuritaire pour tenter de répondre à cette vague de violence. Mais les habitants de Kisangani se posent une question urgente : était-ce suffisant pour endiguer cette spirale infernale ?
Alors que les nouvelles du Congo continuent de refléter un quotidien marqué par ces violences, une attention accrue à l’amélioration de la sécurité en RDC devient incontournable. Si rien n’est fait, la ville de Kisangani risque de plonger encore davantage dans cette crise sécuritaire sans précédent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd