Une journée de « ville morte » a paralysé, ce lundi 9 décembre, la vie dans le territoire de Mambasa, situé à 165 kilomètres au sud-ouest de Bunia, dans la province de l’Ituri. Ce mouvement a été initié par la société civile pour dénoncer une situation sécuritaire de plus en plus préoccupante. Commerces fermés, écoles désertées : le silence pesant reflétait l’inquiétude et l’exaspération des habitants face à l’escalade de la criminalité.
Une messe commémorative, tenue au stade Mirindi, a ouvert cette journée de mobilisation en mémoire des victimes des violences armées. Le cortège s’est ensuite transformé en une marche pacifique qui a conduit les manifestants jusqu’au bureau de l’administration territoriale. Sur place, un mémorandum adressé au gouverneur de la province a été solennellement déposé, exprimant une indignation partagée par toute une communauté. Ce document rapporte, parmi d’autres faits troublants, que pas moins de trois incidents criminels, ayant résulté en des morts, se sont produits ces derniers jours dans cette région.
L’attaque la plus récente, survenue le 30 novembre à Mambasa-Centre, a vu deux civils tués par des criminels non identifiés. Ce drame illustre l’insécurité chronique qui gangrène la zone depuis plusieurs années. La société civile ne s’est pas contentée de déplorer cet état de faits; elle a proposé des solutions concrètes. Parmi celles-ci, la mise en place d’un sous-commissariat de police dans le groupement de Mputu, où vivent plus de dix mille personnes. Elle préconise également le recours fréquent à des opérations de bouclage pour sécuriser davantage la région.
Par ailleurs, cette même société civile réclame des mesures de recensement des militaires des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) stationnés dans la cité, ainsi que leur regroupement dans un camp militaire organisé. Elle appelle également à la restructuration du comité local de sécurité, incriminant certains membres en poste depuis des années pour leur inefficacité présumée.
Alors que la crise en RDC s’aggrave dans plusieurs régions, l’appel à des actions concrètes et efficaces pour stabiliser la situation sécuritaire en Ituri devient pressant. Jusqu’où faudra-t-il aller pour que ces voix, portées par des gestes symboliques mais puissants, soient enfin entendues par les autorités compétentes ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net