Lundi 9 décembre, Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a lancé un vibrant appel pour accélérer les efforts de paix en République démocratique du Congo, lors de la présentation du rapport onusien devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à New York. Dans un contexte marqué par une instabilité prolongée dans l’est du pays, sa prise de parole souligne l’urgence de prioriser la sécurité et la collaboration internationale.
Au cœur de son discours, Bintou Keita a félicité la médiation angolaise et s’est engagée à poursuivre le soutien des Nations unies dans le cadre du processus de paix. Le rendez-vous prévu le 15 décembre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) à Luanda, en Angola, a été présenté comme une opportunité pour franchir une étape décisive vers la stabilisation de l’Est de la RDC et de la région des Grands Lacs.
La cheffe de la MONUSCO a fait état de progrès significatifs atteints dernièrement. Le 23 novembre, des accords décisifs ont été signés entre l’Angola et la MONUSCO pour appuyer un mécanisme de vérification visant à superviser le respect du cessez-le-feu. En parallèle, la RDC et le Rwanda ont conclu une feuille de route pour neutraliser les forces armées étrangères encore actives.
Cependant, les défis demeurent immenses. La situation sécuritaire en Ituri et au Nord-Kivu reste précaire, notamment avec les agissements du M23, soutenu par le Rwanda, qui continue d’étendre sa domination sur des territoires clés. En Ituri, les rebelles ADF se montrent toujours aussi meurtriers, illustrant les difficultés persistantes dans la protection des civils.
En réponse à ces menaces, la MONUSCO continue ses initiatives pour protéger environ 100 000 déplacés présents autour de ses bases. Elle favorise également le dialogue avec les acteurs locaux et s’efforce de renforcer la participation des femmes et des jeunes au processus de paix, tout en collaborant étroitement avec les Forces armées de la RDC (FARDC).
Un autre point crucial évoqué par Bintou Keita concerne l’économie des conflits. La militarisation autour des ressources naturelles, particulièrement au Nord-Kivu, contribue à alimenter les violences. Le groupe rebelle M23 a récemment pris le contrôle du site aurifère de Lubirha. Pour contrecarrer cet engrenage, Bintou Keita a insisté sur la nécessité d’une action collective des pays des Grands Lacs, notamment par le développement de mécanismes de traçabilité des ressources naturelles.
La mission onusienne, malgré les contraintes, reste un acteur clé dans la lutte pour la stabilisation de la RDC. Mais alors que la communauté internationale s’active, une question persiste : jusqu’où ira la coopération régionale pour transformer ce tumulte en une lueur d’espoir pour les peuples de la région ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net