À Matadi, dans le Kongo-Central, 25 présumés criminels, décrits comme des « Kuluna », ont été présentés à la population ce dimanche 8 décembre. Cet événement, marquant un tournant dans la lutte contre la criminalité urbaine, s’inscrit dans les efforts des autorités locales pour restaurer la sécurité dans une ville gangrenée par les violences.
Selon Dominique Nkodia Mbete, l’autorité urbaine, plusieurs chefs de gangs figurent parmi ces individus. Parmi eux, Landu Matona, connu sous le pseudonyme de « le populaire » et membre du gang tristement célèbre « Union sacrée », est particulièrement accusé de meurtre, ayant récemment abattu un policier en plein jour. Deux autres individus, Bitolo alias Boyca, et Tadila alias But na filet, sont accusés de violences sexuelles. Ces derniers avaient déjà été arrêtés en juillet pour viol, mais leur libération rapide avait suscité une immense indignation au sein de la communauté.
La décision d’organiser des audiences publiques pour juger ces criminels marque une nouvelle stratégie adoptée par les autorités. Ces inciviques, après leur condamnation, seront transférés à Kinshasa avant de rejoindre la prison d’Angenga, située en Équateur, conformément aux récentes instructions du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Cette mesure vise non seulement à intensifier la répression mais aussi à dissuader d’éventuelles récidives.
Les récits parmi les victimes de ces gangs suscitent une onde de choc dans la population locale. L’attaque d’une femme de 64 ans, perpétrée dans la nuit du 4 au 5 décembre par But na filet et Boyca, souligne l’urgence de réformer le système pénal pour éviter de nouvelles injustices. La police, elle-même, s’étonne de les revoir en liberté peu de temps après leur précédente arrestation, déplorant le manque d’efficacité dans le traitement judiciaire de leurs dossiers pourtant solidement constitués.
La criminalité au Congo, et en particulier dans le Kongo-Central, reflète les défis plus larges auxquels la République Démocratique du Congo fait face en matière de sécurité. Ces arrestations massives pourraient-elles marquer un début de changement durable ? Alors que l’actualité politique RDC et les informations RDC mettent souvent en avant des crises sécuritaires, cette affaire montre que la justice et la sécurité en RDC nécessitent un engagement constant pour reconnecter les institutions à leur rôle fondamental.
En attendant, le maire de Matadi assure la population de son engagement à lutter contre tous les éléments perturbateurs et invite les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre pour rétablir la tranquillité dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net