La situation dans le territoire de Popokabaka, province du Kwango, est des plus préoccupantes en raison des affrontements persistants entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens Mobondo. Le village de Kitsakala et les localités voisines résonnent, depuis le 6 décembre, des bruits d’armes, provoquant une psychose généralisée et un exode massif des populations locales.
Selon les témoignages recueillis auprès de la société civile locale, des centaines d’habitants ont abandonné leurs foyers, cherchant refuge dans la cité de Popokabaka, qui se retrouve désormais submergée par cet afflux massif. « La situation actuelle est dramatique », déclare Symphorien Kwengo, vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango. Il ajoute : « Les affrontements en plein village forcent les familles à fuir dans la peur pour assurer leur sécurité, mais les déplacés restent sans aucune aide depuis le début de la crise sécuritaire. »
Un « calme apparent » règne parfois, mais les combats reprennent sporadiquement, compliquant davantage une situation déjà critique. Ce samedi 7 décembre, un bilan a été communiqué par les autorités militaires, faisant état de plus de vingt morts, avec 17 miliciens abattus lors d’affrontements violents vendredi dernier. Les FARDC ont récupéré 13 armes dont une lance-roquettes, une AK47 et plusieurs munitions de guerre. Cependant, deux soldats des FARDC ont également perdu la vie, tandis que trois autres ont été blessés.
Les conséquences humanitaires de ce conflit s’annoncent désastreuses. La cité de Popokabaka, où convergent les déplacés, manque cruellement de ressources nécessaires pour répondre à ce besoin urgent d’assistance. Cette crise, née de l’insécurité récurrente dans la région, expose les lacunes dans la réponse humanitaire et la gestion des populations déplacées en République Démocratique du Congo.
Alors que les détonations résonnent encore dans certaines zones, des questions se posent : combien de temps avant que cette crise sécuritaire ne soit résolue ? Quels sont les efforts, à court et à long terme, pour éviter que les populations civiles ne se retrouvent prises au piège des conflits armés ? En attendant des réponses, le peuple du Kwango semble condamné à l’exode et l’incertitude. Pour l’instant, les priorités sont l’interruption des combats et l’assistance humanitaire pour ces déplacés livrés à eux-mêmes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd