L’arrestation de Kabue Ditunga, figure sombre de l’insurrection menée par la milice Kamuina Nsapu, marque une étape significative dans la quête de justice et de sécurité en République Démocratique du Congo. Arrêté ce mercredi 4 décembre 2024, dans le village de Tshiyonga, secteur de Kafuba, à 120 km de Kananga, l’ex-chef milicien a été intercepté par les services de sécurité alors qu’il s’approvisionnait au marché local. Une conclusion longtemps attendue pour celui qui, de par ses actes, avait semé la terreur dans la région.
Les autorités politico-administratives de Kazumba ont précisé les circonstances de son arrestation : renseignés sur ses mouvements, les services de sécurité ont pu mettre un terme à son évasion et le maîtriser sans incident majeur. Kabue Ditunga, qui s’était autoproclamé « général », reste tristement célèbre pour ses exactions d’une brutalité inhumaine. Des vidéos effrayantes circulent encore, le montrant lui et ses miliciens dansant autour d’un « Tshiota », brandissant des têtes humaines – des images qui hantent toute une nation.
Un épisode particulièrement tragique reste gravé dans les mémoires. Le 31 mai 2017, il avait orchestré l’interception d’un véhicule transportant des inspecteurs de l’enseignement en route pour Kafuba. Ces inspecteurs, dont une femme, ainsi qu’un conseiller du ministre provincial et un chauffeur, avaient tous été sauvagement décapités. Les corps, eux, n’ont jamais été retrouvés. C’est ainsi que Kabue Ditunga était devenu le visage d’une violence qui avait choqué bien au-delà des frontières du Kasaï.
L’avènement de Félix Tshisekedi avait brièvement permis d’espérer un retour à la paix. Kabue Ditunga, à la tête de sa troupe de miliciens, avait déposé les armes lors d’une parade dans les rues de Kananga. Mais l’absence de poursuites avait laissé un goût amer et une blessure béante dans le cœur des familles des victimes. Son arrestation, saluée par un défenseur des droits de l’homme à Kananga, représente un soulagement pour beaucoup. C’est également un signal fort adressé aux groupes armés encore actifs que l’impunité n’a plus sa place en RDC.
La nouvelle de cette arrestation, relayée à travers les médias congolais et internationaux, offre une lueur d’espoir pour une région marquée par des années de conflits violents. Alors que les défis en matière de sécurité restent immenses, cet événement pourrait marquer le début d’une ère où justice et paix prévaudront en RDC. Mais à quand une solution réelle et durable aux conflits et violences qui minent la République Démocratique du Congo ? Voilà la question brûlante qui reste en tête.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd