La sécurité du quartier Kabila, situé dans la commune de Kisenso à Kinshasa, est aujourd’hui menacée par une hausse inquiétante de la criminalité. Durant sept jours, du lundi 25 novembre au dimanche 1er décembre, des hommes armés, non identifiés, ont instauré un climat de terreur en perpétrant des vols et des agressions sexuelles. Ces actes, rapportés par des témoins choqués, mettent en lumière une insécurité croissante dans cette zone autrefois paisible.
Aristote Mawanda, un habitant et propriétaire d’une maison commerciale, a décrit cette vague d’attaques organisée. Selon lui, ces individus agissent tour à tour entre le chemin de fer et la rivière Ndjili. « Ces incursions se sont répétées nuit après nuit, brisant la quiétude du quartier », témoigne-t-il. Des malfrats violant des jeunes filles et s’emparant des biens des habitants, voilà le tableau sombre qu’il esquisse.
Pour tenter de riposter face à ce déferlement de violence, des jeunes du quartier Kabila ont adopté une approche audacieuse : faire retentir des sifflets et créer des bruits avec des ustensiles de cuisine à l’arrivée des assaillants. Une tentative audacieuse qui a porté ses fruits partiellement : lors d’une opération de malfaiteurs, un échange musclé s’est soldé par la mort d’un des agresseurs, retrouvé armé le lendemain matin. Le bourgmestre ainsi que d’autres autorités locales ont été présents pour constater les faits.
Cependant, plusieurs questions demeurent sur l’identité et les motivations de ces criminels. Certains habitants suspectent une collaboration entre ces malfrats et des éléments de la police. D’autres évoquent une mystérieuse unité appelée « Shikata », un groupe dont seraient membres certains jeunes du quartier. Deux suspects, un garçon et une fille, sont actuellement détenus par la police.
Ce problème d’insécurité semble également être exacerbé par la forte densité démographique du quartier Kabila, devenu un point d’attraction en raison de l’amélioration de l’électricité. De jeunes délinquants issus d’autres localités y affluent pour perturber l’ordre public. Pendant ce temps, les policiers du seul poste (sous-ciat) affecté à cette zone semblent plus préoccupés par l’arrestation des taxis-motos que par la protection des habitants.
Les résidents exhortent les autorités à renforcer la présence sécuritaire pour mettre un terme à cette spirale de violence. La situation dans ce quartier illustre un dilemme plus large affectant de nombreuses communes de Kinshasa, où l’urbanisation rapide et l’insuffisance des services publics favorisent l’émergence de foyers criminels. Dans une ville où l’équilibre entre croissance urbaine et sécurité reste délicat, les habitants se demandent : combien de temps encore les autorités resteront-elles indifférentes ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd