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Ituri: les déplacés de Djugu dénoncent 125 morts et des violations des droits humains persistantes

Les sites de déplacés dans le territoire de Djugu en Ituri continuent de faire face à des défis sécuritaires alarmants. Pas moins de 125 déplacés ont été tués depuis 2022 par des groupes armés, a dénoncé mardi le Comité des déplacés à la clôture d’une formation organisée à Bule. Cette rencontre de deux jours, axée sur les mécanismes d’alerte précoce et la préservation du caractère civil des sites de déplacés, a également mis en lumière les violations des droits des déplacés et les manquements des forces de sécurité.

Les déplacés ne se contentent plus de subir: ils réclament des solutions concrètes. Plusieurs participants, venus des sites de Lala, Plaine de Savo, Lodinga et Tsukpa, ainsi que membres des comités locaux de sécurité, ont insisté sur la nécessité de préserver l’identité civile des zones d’accueil. Ils ont poussé un cri d’alarme contre les violations récurrentes, notamment la présence d’agents de sécurité armés parmi les déplacés. Une situation qui, selon eux, compromet la sécurité des hommes, femmes et enfants déjà traumatisés par les conflits.

L’ampleur des attaques perpétrées par le groupe armé CODECO depuis 2022 est glaçante: quatre incursions meurtrières, narrent les déplacés, dont celle qui a frappé le site de Lala en juin dernier, causant la mort de dizaines de civils. Ils fustigent aussi les retards dans les réponses aux alertes données par les autorités compétentes, une inertie perçue comme un abandon.

Face à cette réalité sombre, les recommandations fusent. Les déplacés exhortent les autorités congolaises à durcir les mesures pour maintenir le caractère civil des sites, à désarmer d’urgence les milices et à activer le programme P-DDRCS (Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation). Plus encore, ils appellent la MONUSCO à renforcer les patrouilles pour protéger ces populations vulnérables. La coordination provinciale, appuyée par l’ONG AIDES et la section des Affaires civiles de la MONUSCO, a encadré cette initiative de formation, un rayon d’espoir malgré un contexte pesant.

Alors que la sécurité en RDC reste une question cruciale, la situation des déplacés de Djugu illustre à quel point l’intervention coordonnée entre gouvernement, O.N.G., et missions internationales, comme la MONUSCO, est indispensable. Ces efforts conjointement doivent non seulement protéger les civils mais aussi s’attaquer aux racines de ces attaques sanglantes. La République Démocratique du Congo se trouve une fois de plus confrontée à l’urgente nécessité de répondre à la crise humanitaire et sécuritaire dans l’une de ses provinces les plus exposées.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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