Dans une affaire qui continue de captiver l’attention des médias en République démocratique du Congo, Nicolas Kazadi, ancien Ministre des Finances, a demandé le report de son audition prévue devant la Cour de cassation. Cette comparution, prévue pour ce lundi 2 décembre 2024, concerne l’affaire des constructions des forages, un dossier sensible mêlant de lourdes accusations de détournement de fonds publics.
Dans une lettre officielle adressée à la Cour, transmise par ses avocats, Nicolas Kazadi a expliqué son incapacité à se présenter en raison de son absence prolongée du territoire national pour des traitements médicaux à l’étranger. Il a expressément sollicité un délai supplémentaire pour se présenter en toute sérénité et contribuer à éclairer les faits entourant cette affaire. La Cour, après avoir examiné la correspondance ainsi que les documents justificatifs joints, a continué l’audition des autres témoins, notamment Muhindo Nzangi, actuel Ministre du Développement rural.
L’affaire en question met en lumière des accusations portant sur un contrat signé le 21 avril 2021 entre le consortium CVR Construct Cameroun Sarl et Sotrad Water, représenté par Mike Kasenga, et la RDC via le Ministère du Développement Rural. Ce contrat, censé aboutir à l’installation de 241 forages et stations mobiles pour le traitement de l’eau, soulève de sérieuses interrogations. En effet, Mike Kasenga est accusé d’avoir détourné près de 47 millions de dollars américains provenant d’un paiement total de plus de 71 millions de dollars. Ces fonds auraient dû financer les travaux, mais aucune livraison finalisée n’a été rapportée, bien que le financement ait été approuvé par le ministère des Finances.
François Rubota, également cité dans cette affaire, est accusé de complicité. Selon les allégations, il aurait ordonné le paiement intégral des fonds du contrat au profit de Mike Kasenga, malgré le non-respect des termes stipulant que ce dernier devait préfinancer le projet. Une marque d’irrégularité flagrante qui suscite des interrogations profondes sur la gestion des finances publiques et sur la gouvernance dans ce secteur crucial.
Alors que l’enquête judiciaire se poursuit, l’opinion publique reste en attente de réponses et de responsabilités. Cette affaire n’éclaire pas seulement un cas de fraude présumée, mais reflète également les défis majeurs auxquels la République démocratique du Congo est confrontée en matière de transparence et de responsabilité dans la gestion de ses ressources. Cela appelle à une réflexion plus large sur la nécessité d’adopter des mécanismes solides pour lutter contre la corruption et assurer que les projets de développement bénéficient véritablement aux populations locales.
Quelle sera la suite de ce processus judiciaire ? Le report demandé par Nicolas Kazadi risque-t-il d’influencer le cours de l’enquête ? Autant de questions auxquelles les futures audiences devront répondre avec toute la rigueur et la transparence attendues.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd