La suspension provisoire de l’administrateur du territoire de Luozi, Alfred Ngoma Lossa, par le gouvernement provincial du Kongo-Central, retient l’attention dans cette région du sud-ouest de la République Démocratique du Congo. La décision, survenue jeudi 28 novembre, éclaire une myriade de griefs à charge contre l’autorité locale, allant de la spoliation foncière à des irrégularités financières.
Accusé de multiples malversations, Alfred Ngoma Lossa aurait notamment orchestré la vente illicite de terres appartenant à des particuliers, ainsi que la spoliation d’une portion de la piste de l’aérodrome local, d’après les conclusions de la commission d’enquête provinciale. Ce dernier point a particulièrement marqué les esprits : des bornes de délimitation fraîchement installées sur la partie vendue de la piste ont été découvertes par la commission, tout comme des documents signés par l’incriminé et ses adjoints, attestant cette vente controversée.
Au-delà des questions foncières, d’autres accusations pèsent également sur l’ex-administrateur. Elles incluent la vente du moteur d’une vedette servant au transport fluvial public, le détournement de 350 millions de francs congolais provenant des frais de traversée du bac, ainsi que l’abattage illégal des acacias bordant l’administration territoriale pour produire de la braise. Ces révélations ont exacerbé les tensions déjà vives entre la population locale et l’administration de Luozi.
En dépit de la gravité des faits reprochés, cette suspension n’est que temporaire, en attendant le rapport définitif de la commission d’enquête. En attendant, l’intérim est confié à Célestin Lusiama, administrateur adjoint en charge des affaires politiques et administratives. Cette décision du gouverneur de la province a été saluée par les forces vives locales, qui voient en elle un premier pas vers la restauration de l’intégrité administrative dans la région.
Cette affaire intervient dans un contexte où la gestion des ressources publiques et foncières en RDC est souvent sujette à controverses. Ce genre d’histoire soulève des questions cruciales : qui protège les citoyens contre les abus de leurs dirigeants locaux ? Cela montre également à quel point la surveillance administrative devient essentielle pour préserver les intérêts des communautés et combattre la corruption, un des fléaux majeurs des institutions publiques en RDC.
Le rapport attendu de la commission d’enquête permettra-t-il de faire éclater toute la vérité ? Les habitants de Luozi et l’ensemble de la province du Kongo-Central gardent les yeux rivés sur cette affaire, symbole majeur de la lutte contre les abus d’autorité dans le pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net