Fizi, une région déjà marquée par l’instabilité, est à nouveau le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les membres du groupe armé Twirwaheno. Depuis vendredi, au moins cinq personnes ont perdu la vie dans plusieurs villages situés dans le territoire de Fizi, notamment à Minembwe dans la province du Sud-Kivu, selon des témoignages locaux et des sources militaires fiables.
Les combats, qui opposent les FARDC aux hommes armés du Twirwaheno, ont éclaté dans les villages de Kalingi, Kitavi, Ilundu et Bidegu, provoquant ainsi un exode massif des habitants. « Les forces armées, en patrouille de combat dans la localité de Kalingi, ont été prises dans une embuscade tendue par les Twirwaheno », a confié à l’AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’opération Sukola 2 pour le Sud-Kivu. L’armée aurait riposté de manière énergique, entraînant la mort de cinq membres des Twirwaheno et en blessant trois autres. Ce dernier incident est qualifié d’« acte terroriste » par les autorités militaires congolaises qui ont promis une riposte « offensive et forte » pour sécuriser la région.
Parallèlement, la société civile locale dresse un tableau alarmant de la situation humanitaire. Dans cette zone déjà fragilisée par des tensions intercommunautaires et une insécurité chronique, le déplacement précipité des habitants aggrave davantage les défis sociaux. « Les communautés sont dans une confusion totale », alerte Mufashi Santos, vice-président de la société civile de Minembwe. Nombreux sont ceux qui fuient leurs domiciles, craignant pour leur vie.
Si aucune déclaration officielle n’a encore été faite par les représentants des Twirwaheno, ce nouvel épisode souligne une nouvelle fois la complexité des défis sécuritaires à l’Est de la RDC. En proie à des rivalités communautaires et à des conflits pour le contrôle des ressources naturelles, le Sud-Kivu continue de souffrir d’un cycle de violences qui semble inextricable. Combien de fois faudra-t-il que la région revienne à de telles tragédies avant qu’une solution durable ne soit trouvée ?
Malgré les efforts militaires, il est évident que la question sécuritaire ne peut être résolue par la force seule. Les discussions de paix inclusives et la lutte contre les profondes inégalités sociales restent des solutions à explorer pour espérer une stabilité durable. En attendant, les habitants de Minembwe et des villages avoisinants paient, une fois encore, le prix fort d’un conflit sans fin.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd