Ce vendredi 29 novembre, un souffle d’espoir a traversé les murs surpeuplés de la prison centrale de Kalemie. Constant Mutamba, ministre de la Justice, a annoncé la libération conditionnelle de 74 détenus, marquant une nouvelle étape dans les efforts de désengorgement des centres pénitentiaires en République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, saluée par les habitants de Kalemie, reflète une volonté de rendre le système judiciaire plus humain.
Les détenus libérés sont en majorité des individus arrêtés pour des infractions mineures ou des personnes dont les dossiers judiciaires n’ont pas encore été fixés. Pour ces prisonniers, le retour à la liberté s’accompagne également d’une assistance financière destinée à leur réintégration dans la société. Une approche pragmatique et novatrice qui illustre une reconnaissance de l’importance de l’accompagnement post-détention. Peut-on enfin espérer un vent de changement dans la gestion pénitentiaire en RDC?
Cependant, les défis restent colossaux. Conçue pour accueillir 300 détenus, la prison centrale de Kalemie abrite actuellement plus de 800 pensionnaires, un chiffre signalé par le mouvement citoyen « Parlement debout sans tabou ». Nathan Mugisho, président de ce mouvement, a salué les récentes actions tout en pointant du doigt les dysfonctionnements persistants du système judiciaire. « La surpopulation carcérale est le reflet d’un système incapable de traiter les cas judiciaires dans des délais raisonnables », affirme-t-il. Une situation qui, selon lui, alimente frustration et sentiment d’injustice.
Dans un geste visant à améliorer légèrement les conditions de vie des détenus restants, Constant Mutamba a également offert un lot de 300 matelas, la veille de la libération, soit le 28 novembre. Une simple étincelle dans un océan de problèmes, diront certains. Pourtant, pour beaucoup, ces actes sont perçus comme un signe d’écoute et de considération pour ceux qui se trouvent souvent oubliés derrière les barreaux.
Cette initiative soulève des questions fondamentales : est-ce un simple geste ponctuel ou le début d’une réforme structurelle tant attendue ? La RDC, confrontée à des enjeux multiples, peut-elle véritablement réformer son système carcéral au-delà des annonces symboliques ? En tout cas, l’amélioration des conditions de détention et la réduction de la surpopulation semblent enfin être des priorités placées au-devant de la scène publique et politique. C’est là un premier pas pour garantir des droits élémentaires aux détenus.
Derrière cette libération, se cache une réalité criante propre aux établissements pénitentiaires en RDC : le besoin urgent de réformes structurelles profondes. Il reste encore à voir si les actes à venir confirmeront ou contrediront cette première avancée notable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net