Ce vendredi 29 novembre 2024 marque un anniversaire significatif pour la République Démocratique du Congo (RDC) et l’ONU : les 25 ans de présence de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC, connue aujourd’hui sous le nom de MONUSCO. Ce quart de siècle d’engagement symbolise un chemin pavé d’efforts, de défis, mais aussi de progrès notables dans la quête de la paix et de la stabilité de ce vaste pays d’Afrique centrale.
À ses débuts, la MONUSCO s’appelait Mission de l’ONU au Congo (MONUC). En juillet 2010, elle a été renommée pour refléter une approche révisée de son mandat, axée sur la stabilisation et la consolidation pacifique. Ce changement de mission coïncide avec de nombreux efforts entrepris pour accompagner le gouvernement congolais dans plusieurs fronts cruciaux : la protection des droits humains, le renforcement des institutions, la réforme des forces de sécurité et l’organisation d’élections démocratiques.
En Ituri, une région longtemps ravagée par des décennies de conflits meurtriers, Jean-Tobie Okala, chef de la section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO pour cette province et le Grand Nord-Kivu, témoigne des changements qu’il a observés. Cet officier onusien, après 20 ans d’engagement, se dit témoin d’une transformation lente mais perceptible. « Il est impensable de ne pas évoquer le rôle incontournable de la MONUSCO dans la pacification et la réunification de la RDC », déclare-t-il avec conviction. Selon lui, malgré les nombreux défis persistants, l’intégrité territoriale du pays a été restaurée grâce aux efforts conjoints entre la mission onusienne et les autorités nationales.
Pour certains acteurs locaux, comme Christian Vangazi, un militant de la paix à Beni, le rôle de la MONUSCO dépasse celui d’une simple force de maintien de l’ordre. Vangazi se remémore les sombres épisodes des violences en Ituri, lorsqu’elle se nommait encore la MONUC : « Les habitants étaient pris en tenaille entre les forces rebelles. La MONUC était souvent le dernier recours, abritant les civils et se positionnant pour empêcher des affrontements sanglants. »
Cependant, avec l’approche de la fin de cette mission, une question revient avec insistance : la RDC est-elle prête à voler de ses propres ailes ? Les progrès réalisés sont indéniables, mais de nombreux défis restent à résoudre pour garantir une paix durable. Alors que certains citoyens saluent les réalisations de la MONUSCO, d’autres appellent à un transfert effectif et stratégique des compétences. Le retrait progressif de l’ONU doit s’opérer avec prudence pour éviter tout vide sécuritaire ou socio-politique.
Alors que la MONUSCO entame la dernière phase de sa présence en RDC, il est essentiel de réfléchir collectivement au legs qu’elle laissera derrière. Ses 25 ans d’histoire représentent autant un hommage à ses efforts qu’un rappel des efforts nécessaires pour bâtir une nation forte et unifiée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net