Une fois de plus, Kinshasa se retrouve endeuillée par un drame routier. Ce jeudi 28 novembre 2024, à Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, deux camions-bennes en provenance du Kongo-Central sont entrés en collision, causant la mort de sept personnes, parmi lesquelles cinq femmes, et blessant grièvement cinq autres. Ce nouveau tragique incident soulève une fois de plus des questions sur la sécurité routière dans la capitale congolaise. Selon les premières déclarations des autorités policières sur place, une défaillance technique serait à l’origine de cet accident. Une problématique récurrente qui révèle des failles dans les systèmes de contrôle des véhicules.
Cet accident n’est cependant pas un fait isolé ; il reflète une tendance inquiétante qui secoue Kinshasa depuis plusieurs mois. Le 11 novembre dernier, un camion hors de contrôle à cause d’un problème de freins avait déjà causé la mort de neuf personnes sur la route des Poids Lourds, dans la commune de Limete, frappant violemment voitures et motos sur son passage. Quelques jours après, une femme perdait la vie, le 21 novembre, dans une collision entre une moto et une voiture près de l’aéroport N’Djili, sur le boulevard Lumumba. Le motard impliqué, grièvement blessé, avait été évacué en urgence. Quant au boulevard Lumumba, sa réputation de route meurtrière ne fait que s’accentuer avec le temps. En mai de cette année, un accident impliquant un taxi-bus surnommé tragiquement « Esprit de mort » avait fait 15 morts à N’sele, tandis qu’un autre drame en 2023 avait fauché 13 vies sur le même tronçon.
Les indices convergent vers un mal systémique : des infrastructures vétustes, des défaillances mécaniques fréquentes, et surtout l’absence de contrôle de sécurité rigoureux des véhicules roulants. L’excès de vitesse, combiné au mauvais état des routes et au manque d’éducation à la sécurité routière, fait de Kinshasa l’une des villes les plus dangereuses pour les usagers de la route en République Démocratique du Congo. Face à ces réalités alarmantes, qu’en est-il des mesures prises pour inverser la courbe ? Les récents développements mettent en lumière une carence généralisée en politiques publiques effectives et en sensibilisation autour des dangers routiers.
Pour l’heure, les familles des victimes réclament justice et des actions concrètes afin d’éviter à d’autres ménages de vivre le même cauchemar. L’urgence d’une refonte complète des infrastructures et d’un contrôle systématique des véhicules s’impose plus que jamais. Des questions demeurent : combien de drames faudra-t-il encore pour qu’un véritable changement soit initié ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd